IUF logo; clicking here returns you to the home page.
UITA
Unit les travailleurs de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de l'hôtellerie du monde entier


Nouvelles mesures de répression contre les syndicats indépendants au Belarus

Inséré sur le site web de l'UITA le 26-Oct-2005

Envoyer cet article à une connaissance.



Aleksander Lukashenko, le président autoritaire du Belarus, poursuit son offensive contre les syndicats indépendants qui subsistent dans le pays (cliquez ici pour plus d’information). Lors du congrès de la Fédération syndicale du Belarus (FPB). Contrôlée par l’État, les 19 et 20 septembre, Lukashenko avait menacé d’éliminer les syndicats indépendants. Il a joint l’acte à la parole en instaurant de nouvelles mesures de répression.

Dans son discours, Lukashenko avait déclaré que les syndicats indépendants représentent un danger risque beaucoup plus sérieux que les partis d’opposition et leurs dirigeants/tes, puisque ces derniers sont faibles et n’ont pas de liens avec les travailleurs/euses. Il a de plus indiqué clairement qu’il n’y aurait plus, en 2006 – au moment où il entend entreprendre un troisième mandat présidentiel, ce qui est contraire à la constitution du pays – ni de partis politiques indépendants, ni de syndicats indépendants. Aucune de ces déclarations n’a été incluse dans la partie télévisée du discours, car la Commission européenne surveille la mise en oeuvre des droits syndicaux dans l’optique d’un éventuel retrait des préférences commerciales au titre du SGP. La portée pratique de ces menaces a cependant déjà été clairement établie.

Le Congrès des syndicats démocratiques du Belarus (BKDP) avait planifié une marche le 22 septembre afin de manifester sa détermination à poursuivre la lutte en faveur des droits syndicaux. Les autorités de Minsk ne permettent habituellement la tenue de manifestations que dans le square Bangalore, un secteur isolé de la ville. Cette fois, avant d’accorder le permis, les autorités ont exigé du BKDP qu’il paie à l’avance les services de police, d’ambulance et de quatre autres services de l’État. La manifestation aurait ainsi coûté environ cinq mille dollars au syndicat. La tenue de la manifestation sans la présence des services de police, etc. aurait entraîné l’imposition d’amendes dépassant largement les moyens de l’organisation. Le BKPD a donc décidé de ne pas payer le gouvernement pour exercer ses droits, et d’intenter une poursuite contre le comité exécutif de la ville. « Ils ne peuvent pas exiger de nous de payer pour manifester, a déclaré le président du BKPD, Aleksander Yaroshuk. C’est complètement illégal. Nous devons établir un précédent afin de récupérer nos droits ». Yaroshuk note également que le gouvernement peut utiliser d’autres mesures de répression dans sa lutte contre les syndicats, notamment la subornation, la corruption, l’instauration d’exigences de renouvellement de l’agrément impossibles à satisfaire dans les modifications qui seront apportées prochainement à la Loi sur les syndicats et la menace constante de licenciement, maintenant que les contrats individuels ont remplacé le système antérieur d’emplois permanents.