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UITA
Unit les travailleurs de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de l'hôtellerie du monde entier


La Chine confirme que le décès d’une travailleuse avicole est dû au virus de l’influenza aviaire H5N1

Inséré sur le site web de l'UITA le 18-Nov-2005

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Le gouvernement chinois a officiellement confirmé le premier décès d’une travailleuse d’une exploitation avicole commerciale, une femme de la province orientale d’Anhui, des suites d’une infection par le virus H5N1 de l’influenza aviaire. Ce décès doit servir d’avertissement à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et à l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) qui, dans leurs efforts pour empêcher une pandémie mondiale chez l’humain, ne reconnaissent pas que le H5N1 représente un risque professionnel et que les droits à la santé et à la sécurité des travailleurs/euses agricoles jouent un rôle crucial pour bloquer l’expansion du virus.

Les New Strategic Action Recommendations on Avian Influenza (H5N1) publiées par la direction de la Surveillance des maladies transmissibles et l'intervention de l’OMS le 2 septembre 2005 affirment "qu’aucun cas n’a encore été détecté chez les travailleurs/euses de l’industrie avicole". Cet énoncé n’était pas exact au moment de sa publication. Bien que peu d’efforts aient été consentis pour déterminer l’étendue de l’exposition chez les travailleurs/euses avicoles, les autorités de la santé publique avaient déjà décelé des cas d’exposition au virus H5N1 chez des travailleurs/euses avicoles en Inde et en Indonésie. Du fait de la position adoptée, l’OMS n’a toutefois aucune mesure à proposer aux gouvernements nationaux pour protéger les travailleurs/euses de l’industrie de l’aviculture et de la transformation alimentaire.

L’UITA appelle donc encore une fois ces organisations internationales à élaborer des lignes directrices et des plans d’action nationaux et internationaux de défense de la santé publique, fondés sur les besoins spécifiques des travailleurs/euses de l’agriculture et de l’alimentation, qui sont les plus exposés/es au virus. Ces organisations doivent également collaborer avec l’OIT afin de développer des programmes permettant de traiter les multiples répercussions économiques, sociales et sanitaires de la crise du virus H5N1 sur les travailleurs/euses de l’alimentation et de l’agriculture.


Alors que le virus continue de se répandre, malgré l’abattage de dizaines de millions d’oiseaux, l’incidence sur l’emploi ne peut que s’alourdir. Les ventes de volaille ont chuté de façon dramatique en Europe, incitant les entreprises à licencier les employés/es temporaires dans un secteur où l’emploi est déjà précaire. Les producteurs européens accumulant des montagnes d’oiseaux congelés, il deviendra également très tentant pour eux d’exporter la crise en procédant au "dumping" de leurs produits à bas prix dans des pays en développement dont le secteur avicole a déjà été durement touché par les exportations à bas prix.

L’UITA a préparé une Note d’information sur la grippe aviaire (H5N1) et les travailleurs/euses agricoles. On peut la télécharger (en format PDF) en cliquant ici. Nous encourageons les organisations syndicales du monde entier à la diffuser le plus largement possible et à l’utiliser dans leurs approches auprès des gouvernements et des autorités sanitaires locales.