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Une nouvelle détection du virus H5N1 au Royaume-Uni souligne l’urgence d’une protection systématique des travailleurs/euses

Inséré sur le site web de l'UITA le 08-May-2006

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Un cas de virus H5N1 de la grippe aviaire – le premier depuis 1998- dans une ferme avicole du Royaume-Uni a encoure une fois mis en lumière la nécessité pour les employeurs et les autorités de santé publique de mettre en place des mécanismes de protection adéquats pour les travailleurs/euses avicoles, qui sont au centre des mesures visant à prévenir l’expansion potentielle du virus. Le virus a été détecté dans une ferme de reproduction du Norfolk, incitant les autorités à établir un périmètre de surveillance autour de la ferme et à déployer des vétérinaires et des épidémiologistes afin de surveiller les 29 autres établissements de l’entreprise.

La société a déclaré que la source la plus probable d’infection était des déjections d’un oiseau contaminé transportés sous les semelles d’un travailleur. Un autre producteur de volaille du Norfolk a déclaré au Times que « les oiseaux sont gardés à l’intérieur, de sorte que l’infection ne peut provenir d’un oiseau sauvage. Si le virus a été transporté par un véhicule, d’où venait ce véhicule et où est-il maintenant? La volaille est une industrie très importante dans la région, avec un très grand nombre de fournisseurs et de distributeurs locaux. Les effets pourraient être très graves, mais nous espérons nous en tirer à bon compte ».

Environ 40 000 emplois dépendent de l’industrie de la volaille dans le Norfolk, qui compte également un important secteur touristique qui serait également affecté par une percée virale.

Bien que la société puisse demander une indemnisation pour les abattages en cours, il n’existe encore dans l’Union européenne aucune mesure ferme visant à indemniser les travailleurs/euses touchés par les répercussions de la crise du virus H5N1, qui a déjà entraîné une baisse des ventes pouvant aller jusqu’à 70 % dans certains pays. Le dernier programme de subsides, approuvé par l’UE le 24 avril, prévoit des compensations pour les producteurs/trices touchés par la baisse des ventes, mais rien pour les travailleurs/euses. Il sera particulièrement difficile d’intégrer les travailleurs/euses contractuels/les et sans papiers dans les mesures d’indemnisation et de santé publique tant et aussi longtemps que les programmes de l’UE seront restreints aux producteurs/trices.

La presse britannique a sonné l’alarme sur l’apparition du virus H5N1 dans le Norfolk sans faire de lien entre la possibilité que les chaussures d’un travailleur (ou un véhicule de transport de l’entreprise) ait pu être le vecteur du virus et la nécessité d’adopter des mesures plaçant les travailleurs/euses au centre des efforts de prévention. Compte tenu de la position centrale qu’occupent les travailleurs/euses avicoles à titre de voies de transmission possibles du virus et de sa possible mutation en un virus capable de se transmettre d’une personne à une autre, les gouvernements doivent prendre leurs responsabilités et s’assurer que les employeurs fournissent une formation, des installations et des équipements de protection adéquats à tous/tes les travailleurs/euses de l’industrie, en milieu rural comme en milieu urbain.