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Unilever India: appuyez la lutte du syndicat contre la fausse vente et la fermeture illégale d’une usine

Inséré sur le site web de l'UITA le 19-Sep-2006

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Depuis plusieurs années, Unilever réorganise ses activités en Inde afin de se prévaloir des avantages fiscaux et d’éliminer des emplois au coût le plus bas possible. Depuis juillet l’an dernier, HLEU (Hindustan Lever Employees Union), membre de notre affiliée AICUU (All India Council of Unilever Unions) lutte contre la vente et la fermeture frauduleuses de l’usine Hindustan Lever de Mumbai (Bombay), qui fabrique du savon, du dentifrice et des shampooings. En juillet 2005, la filiale d’Unilever en Inde, Hindustan Lever, a vendu l’usine à une société appelée Bon Limited. Deux mois plus tard, Bon Limited a demandé au gouvernement la permission de fermer l’usine et de licencier plus de 900 membres de HLEU (une centaine de travailleurs/euses ont depuis formellement pris leur retraite). La vente de l’usine de Bombay par Hindustan lever a été financée par un prêt de USD2,17 millions de Hindustan lever à Bon Limited. Le prix d,achat était de USD1,8 millions. Au moment de l’achat, la capitalisation de Bon Limited s’élevait à USD 10 800 à peine. Le transfert frauduleux de propriété de Hindustan Lever à Bon Limited – qui fait l’objet d’une plainte criminelle déposée par HLEU – constitue une tentative par Unilever de casser le pouvoir de négociation du syndicat et de délocaliser la production vers des zones offrant des incitatifs fiscaux plus généreux.

Par une mobilisation massive et une série de contestations juridiques au cours de la dernière année, HLEU est parvenu à obtenir de la Haute cour une décision stoppant la fermeture pendant que le transfert de propriété et la demande de fermeture font l’objet d’une enquête par un tribunal industriel. Dans une nette victoire pour le syndicat, la Haute cour a également ordonné que les deux principaux enjeux – la légalité du transfert de propriété et le caractère justifié de la fermeture – fassent l’objet d’une décision dans un délai de six mois.

Dans une tentative pour briser le syndicat, la société a lancé une campagne agressive visant à forcer les travailleurs/euses à accepter un « programme de retraite volontaire » (PRV) en faisant de la désinformation sur les sommes que les travailleurs/euses peuvent recevoir du PRV et en affirmant que les travailleurs/euses risquent de ne rien recevoir une fois la fermeture finalisée. Malgré les pressions directes faites par la direction sur nos membres, et sur leurs familles, à peine 100 ces 902 travailleurs/euses ont choisi le PRV. Cela signifie que 90 pour cent des membres du syndicats restent résolus/es à lutter contre la fermeture illégale et demandent la réouverture de l’usine.

Cette attaque contre le syndicat suit près de deux décennies de refus de négocier de bonne foi de la part de la direction. En fait, chaque année depuis vingt ans (depuis 1986), la direction a refusé d’en arriver à une entente dans le cadre des négociations collectives annuelles, de sorte que des augmentations de salaires correspondant à l’inflation n’ont pu être obtenues autrement que par des ordonnances des tribunaux. Il est également significatif de noter que durant le lockout de 1988-89, la direction de l’usine de Bombay de Hindustan Lever Bombay a déménagé de la machinerie dans d’autres usines, un acte criminel en vertu des lois indiennes et pour lequel quatre gestionnaires de l’entreprise sont actuellement en liberté sous cautionnement.

Dans une dernière tentative d’échapper à ses obligations juridiques, qui lui imposent de négocier la restructuration avec le syndicat, la direction de Hindustan Lever a violé d’autres lois et lancé ce qu’elle croyait être sa dernière offensive contre le syndicat. Cependant, grâce aux efforts de syndicalisation de HLEU et à l’engagement exceptionnel de ses membres et de leurs familles, combinés à la solidarité manifestée par des organisations syndicales de l’ensemble de l’état de Maharashtra rassemblés sous l’égide du comité d’action intersyndical, HLEU continue de résister aux attaques.

Le 11 septembre, HLEU a tenu une conférence de presse à Mumbai afin de mettre en lumière les gestes illégaux commis par Hindustan Lever dans le cadre de la fermeture de l’usine, y compris les mensonges de la société concernant les indemnités promises aux travailleurs/euses et l’exercice de pressions indues sur le commissaire du Travail pour obtenir l’autorisation légale de fermer l’usine. Le syndicat a également annoncé la tenue d’une grande manifestation, le 18 septembre 2006.

Avec l’escalade de la campagne au cours des six prochains mois, des manifestations de solidarité nationale et internationale encore plus fortes seront nécessaires pour amener Unilever à mettre fin à ses actions illégales et répondre favorablement aux demandes de HLEU, qui sont les suivantes :

Le soutien international à la lutte de HLEU est plus important que jamais. Ce qui est en jeu, c’est le pouvoir de Unilever de se moquer des lois à sa guise pour contourner les exigences légales touchant la reconnaissance syndicale et la négociation collective, particulièrement dans un contexte de restructuration. Vous pouvez appuyer HLEU en écrivant à Hindustan Lever, à sa société mère Unilever et aux autorités de l’état pour exprimer le soutien international aux demandes syndicales, exiger que Unilever respecte la décision du tribunal d’interrompre le processus de fermeture et insister pour que l’avenir de l’usine fasse l’objet d’un règlement négocié de bonne foi avec le syndicat, dans le plein respect des lois.

Cliquez ici pour envoyer un message. Des copies seront automatiquement transmises au syndicat et à l’UITA.

Nous vous remercions à l’avance de votre solidarité et de votre soutien.