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Nouvelle résistance et nouvelle répression dans la lutte contre les saisies de terres par le gouvernement au Bengale occidental

Inséré sur le site web de l'UITA le 15-Jan-2007

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Alors que la résistance populaire, avec une participation croissante des organisations syndicales, continue d’augmenter dans la lutte contre les saisies de terres par le gouvernement au Bengale occidental, le gouvernement du « Front de la gauche » a procédé à une retraite tactique important sous la pression populaire, tous en accentuant la répression.

Depuis mai 2006, les travailleurs/euses agricoles et les paysans/nnes de la collectivité de Singur, au Bengale occidental, résistent au projet mis de l’avant par le gouvernement du "Front de gauche" de l’état, visant à évincer 6 000 familles pauvres de 430 hectares de terres agricoles et ce, afin de faire place à une usine de construction de petites voitures du Groupe Tata, le puissant conglomérat multinational indien. L’affiliée de l’UITA PBKMS, qui représente les travailleurs/euses agricoles du Bengale occidental, appuie leur lutte et a joint sa voix à celle des résidents dans un appel à l’aide internationale pour bloquer la saisie par la force de leurs terres. Le mécanisme juridique de ces saisies – la Loi sur l’acquisition des terres de 1894, un vestige de la période coloniale, permet au gouvernement de saisir des terres sans débat public ni consultations avec les personnes qui y vivent ou qui y travaillent.

À la suite des violences policières contre les manifestants en septembre, qui ont fait un mort parmi les villageois, le gouvernement a invoqué l’article 144 du Code pénal pour interdire les rassemblements dans la région et imposé des restrictions aux déplacement en provenance ou en direction de Singur. Des gardiens de sécurité privé et des policiers protègent la zone clôturée destinée au projet de Tata.

Au cours du premier week-end de décembre, la police a encore une fois usé de violence contre des petits/tes agriculteurs/trices et des travailleurs/euses agricoles qui manifestaient et arrêté quelques 65 personnes. Le 4 décembre, la police a illégalement détenu la présidente de PBKMS, Anuradah Talwar (ainsi que deux autres activistes) et ne l’a relâchée que trois jours plus tard, trop tard pour lui permettre de participer à la conférence mondiale des travailleurs/euses de l’agriculture qui se tenait à Madrid durant cette semaine et à laquelle elle devait représenter l’Inde.

La mainmise policière s’est poursuivie à Singur, où une jeune villageoise de 17 ans a été tuée le 18 décembre; la population associe ce décès à la présence massive de la police et des gardiens de sécurité armés de la West Bengal Industrial Development Corporation.

Des représentants/tes des organisations syndicales de partout en Inde se sont rendus/es à Singur et ont exprimé leur soutien à la lutte menée par la population. Les syndicats et les groupes d’activistes ont organisé une journée nationale d’actions de solidarité le 28 décembre.

Le 7 janvier, des protestations contre un autre projet d’acquisition de terres au Bengale occidental, à Nandigram cette fois, où un comité populaire similaire au Krishi Jami Raksha de Singur (un regroupement des petits/tes agriculteurs/trices, de métayers et de travailleurs/euses agricoles) a été constitué, ont été brutalement réprimées par la police, entraînant la mort d’au moins sept résidents. Confronté à une forte opposition locale et à des scissions au sein du CPI-M, le plus important parti au sein de la coalition gouvernementale du Front de la gauche, le gouvernement a annoncé l’annulation de son plan visant à transférer la propriété de 10 000 acres de riches terres agricoles au groupe indonésien Salim (membre notoire de la coterie de Suharto) pour la construction d’un complexe pétrochimique et a promis de mener de vastes consultations avant de choisir les terres.

La marche arrière du gouvernement provincial à Nandigram a de nouveau braqué les projecteurs sur Singur, où la résistance reste forte : plusieurs fermiers refusent de céder leurs terres, alors que les métayers et les travailleurs/euses agricoles, à qui le gouvernement n’offre rien d’autre que la perte de leur moyen de subsistance, poursuivent leur lutte.

Le 10 janvier, Anuradha Talwar et d’autres membres et organisateurs/trices de PBKMS ont été illégalement détenus/es sans mandat à la gare alors qu’ils/elles tentaient de se rendre à Singur. D’autres éminents/tes partisans/nnes de la lutte de Singur ont été détenus/es sans mandat par la police à Kolkota, alors qu’ils/elles se préparaient à partir pour Singur.

La situation reste extrêmement tendue à Joonput-Haripur,où le PBKMS dirige la résistance des pauvres et des paysans/nnes sans terres contre la saisie par le gouvernement de 5 000 acres de terres agricoles productives – parmi les plus fertiles du Bengale occidental – en vue de la construction d’une centrale nucléaire à laquelle la population locale est fortement opposée. En novembre, des manifestations massives organisées par PBKMS et d’autres groupes ont empêché les dirigeants de Nuclear Power Corporation d’inspecter le site. Ces derniers ont maintenant fait parvenir au Premier ministre un rapport demandant l’approbation du site sans qu’aucune inspection n’ait été effectuée.

Agissez maintenant!


Écrivez au gouvernement du Bengale occidental afin d’exiger qu’il lève immédiatement l’interdiction d’assemblée à Singur, décrétée en vertu de l’article 144, qu’il mette fin à la détention et au harcèlement des partisans de la lutte pour bloquer les saisies de terre, et qu’il mette fin au régime de terreur pratiqué par la police à Singur. Dites au gouvernement qu’il peut promouvoir l’industrialisation sans éliminer des terres agricoles dont son pays à tant besoin – ainsi que les emplois et les maisons de ceux et celles qui produisent les aliments. Les saisies de terres agricoles doivent cesser et l’utilisation des terres doit être déterminée selon un processus démocratique, avec la participation des travailleurs/euses agricoles.

Vous pouvez envoyer un message au premier ministre et au Gouverneur du Bengale occidental en cliquant ici .