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UITA
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Sous-payés, surexploités, licenciés et peut-être expulsés, les sans-papiers de Buffalo Grill ne se laissent pas faire.

Inséré sur le site web de l'UITA le 02-Jul-2007

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Sous-payés et surexploités (heures supplémentaires non compensées, etc.), les sans-papiers de la chaîne française Buffalo Grill n’avaient que le droit de travailler et de se taire. Ils sont maintenant dénoncés, pourchassés, forcés à la démission ou licenciés, et en grand danger dans la France de Sarkozy d’être expulsés vers leur pays d’origine.

A la suite d’un contrôle opéré en février dernier à la suite d’une dénonciation, quatre salariés d’un restaurant Buffalo Grill ont été arrêtés et une vaste opération de vérification a été lancée dans l’ensemble des restaurants Buffalo Grill. Cette dénonciation visait entre autres un salarié sans-papier qui s’était présenté aux élections syndicales sous l’étiquette CGT.

La Fédération Commerce Distribution Services de la CGT (FCDS-CGT) qui organise les travailleurs de la restauration soutient la lutte d’une soixantaine de sans-papiers qui occupent depuis le 29 mai un restaurant Buffalo Grill de la banlieue sud de Paris. La police n’a pas jusqu’à maintenant mis à exécution un jugement du tribunal ordonnant l’évacuation des lieux. L’occupation continue.

Les premières allégations de la direction selon lesquelles elle aurait été victime de pratiques frauduleuses d’immigrés cherchant un emploi avec de faux papiers ont été balayées par des révélations de la presse française montrant que des salariés licenciés d’un Buffalo Grill avaient en toute connaissance de cause été réembauchés dans d’autres.

Buffalo Grill est une chaîne de restauration d’origine française qui compte près de 300 restaurants en France, Espagne, Belgique, Luxembourg et Suisse. Elle emploie plus de 6000 salariés/es. Deux dirigeants de la chaîne avaient fait l’objet de poursuites en 2003 à la suite d’accusations sur la violation par la société de l’interdiction d’importation en France de viande de bœuf britannique pendant l’embargo de 1996 à 2000 dans le cadre de la lutte contre l’épidémie d’ESB.

Buffalo Grill appartient depuis 2005 à la firme nord-américaine d’investissement privé Colony Capital, également propriétaire de la chaîne hôtelière Fairmont/Raffles et de la société hôtelière et de jeux Kerzner International. Colony Capital est également actionnaire de référence du groupe d’hôtellerie et de services Accor.

Ce cas français rappelle celui de cinq travailleurs/euses immigrés/es d’origine salvadorienne qui avaient été licenciés/es en octobre 2001 par leur employeur, le Residence Inn by Marriott de Plainview (Etats-Unis) alors qu’ils/elles tentaient de mettre sur pied un syndicat dans l’hôtel. Le National Labor Relations Board (Bureau national des relations sociales) avait jugé les licenciements illégaux et le litige avait été réglé par le versement par Marriott d’indemnités conséquentes et l’affichage du règlement indiquant clairement le droit pour tout salarié de devenir membre d’un syndicat.

La fédération demande la réintégration dans leur emploi de tous les travailleurs de Buffalo Grill licenciés ou forcés de quitter leur emploi, ainsi que la régularisation de leur situation et l’arrêt des poursuites judiciaires.

Vous pouvez soutenir leur lutte en envoyant un message (en anglais et français) à Buffalo Grill et Colony Capital en soutien à ces revendications.

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