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Pratiques antisyndicales à l’usine d’Unilever en Assam : le syndicat doit se dissoudre avant que le lockout ne soit levé, dit la direction

Inséré sur le site web de l'UITA le 22-Aug-2007

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La direction de l’usine Unilever du domaine industriel Doom Dooma dans l’état d’Assam, au nord-est de l’Inde, tente d’écraser le Hindustan Lever Workers Union en mettant en lockout ses 700 membres et en créant un syndicat fantoche. La condition imposée par la direction pour la levée du lockout est la dissolution du syndicat légitime et l’adhésion de tous les employés/es au nouveau syndicat créé par la direction.

Le conflit a pris naissance lorsque la direction a retenu le versement d’une allocation qui devait, conformément à la convention collective signée en avril 2004, être payée à tous les membres du syndicat à compter du 1er avril 2007. Les membres n’ayant pas reçu l’allocation avec leur paie de mai, le syndicat a demandé une explication à la direction. La situation s’est alors rapidement détériorée, la direction refusant de répondre aux préoccupations du syndicat, avant d’annuler ou de reporter les rencontres prévues. Une rencontre a finalement pu avoir lieu l'après-midi du 6 juillet. La rencontre a pris fin sur un échec le matin du 7 juillet, après 16 heures de discussions.

Le 8 juillet, la direction a subitement prétendu avoir été "retenue" durant 16 heures par le syndicat, avant d’émettre huit avis de suspension et de déposer une plainte à la police. Une panne d’électricité de 15 minutes survenue durant la rencontre a également été attribuée au syndicat!

Depuis le matin du 7 juillet jusqu’à l’avis de lockout le 15 juillet, aucun membre de la direction ou du personnel cadre ne s’est présenté au travail à l’usine. Tous les employés/es se présentaient au travail, mais aucun membre de la direction n’y était pour leur attribuer des tâches. Cette situation s’est poursuivie durant une semaine, jusqu’à l’émission de l’avis de lockout. Chose incroyable, la direction a accusé le syndicat d’avoir tenu une grève les 7 et 8 juillet, même si tous les travailleurs/euses étaient présents pour leur quart de travail. En fait, c’était la direction qui était en grève!

Il est rapidement apparu clairement que la direction n’avait aucune intention de négocier, mais utilisait simplement le conflit sur les allocations comme prétexte pour écraser le syndicat. En réponse à une demande d’intervention de la part du syndicat, le ministère du Travail a convoqué une rencontre de médiation le 16 juillet, mais la direction ne s’y est pas présentée. Elle n’a pas non plus assisté aux rencontres de conciliation organisées les 18, 24 et 27 juillet.

Au lieu de participer à ces rencontres, la direction s’activait à la création d’un syndicat fantoche, le Hindustan Unilever Democratic Workers Union. Le directeur des ressources humaines et le directeur commercial ont tenté de recruter des membres pour le nouveau syndicat en communiquant par téléphone avec plus de 80 membres du syndicat. Tous ont refusé de quitter le syndicat.

Le 28 juillet, la direction a informé le président du syndicat, le camarade Nogen Chutia, que le lockout ne serait levé que si le syndicat acceptait de se dissoudre et que tous les employés/es adhéraient au Hindustan Unilever Democratic Workers Union.

En réponse à cette tentative de briser le syndicat, les 700 membres du syndicat ont tenu un sit-in massif de trois jours à compter du 3 août. Le 8 août, plus de cent membres du syndicat ont manifesté devant le siège de l’Assemblée, le parlement local. Les syndiqués/es ont reçu l’appui d’organisations étudiantes, jeunesses et sociales qui font pression sur la direction d’Unilever pour qu’elle lève le lockout.



Pendant que les membres de HLEU (Hindustan Lever Employees Union) de Mumbai poursuivent la lutte contre la vente frauduleuse et la fermeture de leur usine, et que les procédures intentées par l’UITA contre la société en vertu des Principes directeurs à l’intention des sociétés multinationales de l’OCDE suivent leur cours, Unilever transgresse encore une fois les principes et les normes des Principes directeurs dans l’un de ses établissement en Inde et sera de nouveau mise en examen à l’OCDE.