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Des travailleurs temporaires de l’usine de thé Lipton d’Unilever luttent pour obtenir des emplois permanents

Inséré sur le site web de l'UITA le 29-Oct-2008

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Plus de 700 travailleurs/euses temporaires de l’usine de thé Lipton de Unilever au Pakistan ont lancé une campagne en vue d’obtenir des emplois permanents avec, à la clé, une manifestation massive le 16 octobre.

L’usine de thé Unilever de Khaneval, dans la province pakistanaise du Pendjab, produit deux des principales marques de thé emballé du pays : Brook Bond et Lipton. La marque Lipton figure parmi les "marques milliardaires", c'est-à-dire les deux douzaines de produits les plus en vue, qui rapportent le 75% des bénéfices de l’entreprise.

Pourtant, l’usine de thé Unilever de Khaneval n’emploie que 22 travailleurs/euses permanents/es, qui sont membres du syndicat et sont donc au bénéfice d’un contrat collectif. L’entreprise emploie en outre 723 travailleurs/euses supplémentaires, qui sont engagés par six agences de travail temporaire. La plupart de ces travailleurs/euses travaillent depuis plus de dix ans à l’usine de Khaneval, certains/es y travaillent même depuis 30 ans, la moyenne étant de 15 ans. Cependant, vu qu’ils/elles ne travaillent pas officiellement pour Unilever, ils/elles n’ont pas le droit d’adhérer au syndicat des travailleurs/euses de Unilever.

Tous/tes ces travailleurs/euses auraient dû être engagés/es avec des contrats permanents après neuf mois de travail ininterrompu chez Unilever. Pourtant, plus d’une décennie plus tard – et dans certains cas, trois décennies – ils/elles sont toujours sous contrat temporaire, engagés par des agences.

Or, aux termes de la loi, ces travailleurs/euses devraient, non seulement être sous contrat permanent, mais ils/elles devraient être employés/es directement par Unilever. En effet, les agences de travail temporaire qui engagent ces travailleurs/euses travaillent exclusivement pour l’usine Unilever de Khaneval. Elles ont des adresses fictives au centre ville tout proche mais en réalité elles travaillent depuis des bureaux sis dans les locaux de l’usine de Unilever.

Les principaux sous-traitants affiliaient les travailleurs/euses à l’institution de sécurité sociale des travailleurs/euses du Pendjab (PESSI) et à l’institution d’assurance vieillesse des travailleurs/euses(EOBI), conformément à la loi, mais ils déduisaient illégalement les contributions des salaires des travailleurs/euses et s’appropriaient des prestations auxquelles les travailleurs ont droit. En outre, les agences ne remettaient les cartes d’affiliation aux travailleurs/euses que s’ils/elles le demandaient expressément (soit la moitié, environ).

Deux travailleurs/euses mis à pied au mois d’août, après 30 ans de travail payés au salaire minimum à l’usine de thé Unilever de Khaneval, ont été privés de leurs droits à la sécurité sociale, aux soins de santé et à une pension. Déterminés à construire un avenir avec plus de sécurité et à ne pas se laisser persécuter, comme l’ont été les travailleurs qui par le passé ont livré d’autres batailles, osant dénoncer le travail précaire à l’usine, les travailleurs/euses temporaires ont formé un syndicat : le Unilever Mazdoor Union Khaneval. Soutenus par la fédération associée à l’UITA, "National Federation of Food, Beverage and Tobacco Workers of Pakistan", le syndicat a déjà aidé 86 travailleurs/euses temporaires à déposer des dossiers auprès du Tribunal des prud’hommes du Pakistan pour faire valoir leurs droits à un emploi permanent, et 52 travailleurs/euses supplémentaires s’apprêtent à suivre leur exemple.



Malgré les menaces de la direction et les tentatives des agences de forcer les travailleurs/euses à faire des heures supplémentaires, près de 200 travailleurs/euses ont pris part à la manifestation le 16 octobre 2008.