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UITA
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Les travailleurs/euses de l’usine à thé Lipton, d’Unilever, s’opposent au régime d’emplois jetables et demandent le droit de travailler ... pour Unilever!

Inséré sur le site web de l'UITA le 23-Jan-2009

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Soutenus/es par la Fédération affiliée à l'UITA, National Federation of Food, Beverage and Tobacco Workers of Pakistan, plus de 700 travailleurs/euses temporaires employés/es dans la dernière usine à thé Lipton directement détenue et exploitée par Unilever au Pakistan, renforcent leur campagne visant à obtenir le statut de travailleurs/euses permanents/es. Ces travailleurs/euses vont lancer une série d'actions nationales et locales, et ont un besoin urgent de votre soutien.

Alors que, sur le plan mondial, Unilever finance un programme extrêmement onéreux de rachat d'actions et a distribué des dividendes record grâce à la sous-traitance massive et aux liquidations, la direction a établi de nouvelles normes pour mieux exploiter l'emploi précaire au Pakistan : les emplois jetables. L’usine à thé d’Unilever Pakistan, à Khanewal, province du Pendjab, produit deux des plus grandes marques de thé emballé du pays, Brooke Bond et Lipton. Lipton fait partie des grandes "marques milliardaires " d’Unilever, une grosse vingtaine de produits qui génèrent 75% des revenus de l'entreprise.

Jusqu'au 31 août de l'an dernier, Unilever avait une deuxième usine Lipton, à Karachi, qui employait 122 travailleurs/euses permanents/es et 450 occasionnels/les. Cependant, le nombre de travailleurs/euses permanents/es était trop élevé pour Unilever, de sorte que l'usine a été subitement fermée et la production transférée à un ancien entrepôt qui se trouve à proximité - avec 100% de personnel temporaire en régime de sous-traitance.

L’usine à thé d’Unilever à Khaneval emploie 22 travailleurs/euses permanents/es, qui sont au bénéfice d’un contrat collectif, ainsi que 723 travailleurs/euses supplémentaires, qui sont engagés/es par l’intermédiaire de six agences de travail temporaire.

Les rares travailleurs/euses permanents/es perçoivent un salaire de base mensuel de 18'000 PKR, environ 226 USD. Le salaire de base pour les travailleurs/euses temporaires « jetables » s’élève à 6'000 PKR, s’ils/elles ont la chance de travailler au moins 26 jours dans le mois. Autrement, leurs émoluments s’élèvent à 232 PKR, moins de trois USD, par jour. Alors que les travailleurs/euses permanents/es reçoivent le double de leur salaire lorsqu’ils/elles font des heures supplémentaires ou qu’ils/elles travaillent les jours chômés, les travailleurs/euses jetables ne perçoivent que leur salaire horaire de base. Les travailleurs/euses jetables n’ont pas le droit à des vacances ou à des absences pour maladie. D’une semaine sur l’autre, ils/elles ignorent leurs horaires et les tâches auxquelles ils/elles seront assignés/es, et ne savent même pas s’ils/elles auront du travail.

La plupart de ces travailleurs/euses travaillent depuis plus de dix ans à l’usine de Khaneval, certains/es même depuis 30 ans, la moyenne étant de 15 ans. Cependant, vu qu’Unilever n’est pas leur employeur officiel, ils/elles n’ont pas le droit d’adhérer au syndicat des travailleurs/euses d’Unilever pour négocier directement avec Unilever comme interlocuteur.

Tous/tes ces travailleurs/euses auraient dû, selon les termes de la loi, être engagés/es avec des contrats permanents après neuf mois de travail ininterrompu chez Unilever. Pourtant, plus d’une décennie plus tard – et dans certains cas, trois décennies – ils/elles sont toujours sous contrat temporaire, engagés/es par des agences. Les agences de travail temporaire en question n’embauchent de la main d’œuvre que pour l’usine Unilever de Khaneval exclusivement. Elles ont des adresses fictives au centre ville tout proche, mais travaillent en fait dans des bureaux qui se trouvent à l’intérieur de l’usine d’Unilever.

Deux travailleurs/euses payés/es au salaire minimum licenciés/es par Lipton en août à Khanewal, n'ont eu droit, après avoir travaillé 30 ans à l’usine à thé d’Unilever, ni à la sécurité sociale, ni aux prestations médicales, ni même à une pension. Or, ce sont des travailleurs/euses comme eux/elles, qui ont permis de consolider des bénéfices qui ont permis au directeur général d’Unilever, Niall Fitzgerald, de partir à la retraite en 2004, avec un parachute doré de 17 millions de GBP.

Déterminés/es à construire un avenir avec plus de sécurité et à ne pas se laisser victimiser, comme l’ont été les travailleurs/euses qui par le passé ont livré d’autres batailles pour dénoncer le travail précaire à l’usine, les travailleurs/euses temporaires ont formé un syndicat : le Unilever Mazdoor Union Khaneval. Soutenus/es par la fédération affiliée à l’UITA, « National Federation of Food, Beverage and Tobacco Workers of Pakistan », le syndicat aide les travailleurs/euses temporaires à déposer des dossiers auprès du Tribunal des prud’hommes du Pakistan pour faire valoir leur droit à un emploi permanent. Le syndicat a organisé des rassemblements et des manifestations et s’est efforcé de faire connaître leur lutte, mais tout a été en vain jusqu’ici : le contrat des travailleurs/euses temporaires n’est pas devenu permanent, et Unilever a réagi violemment aux efforts visant à mettre fin du régime d'emplois jetables sur d'autres sites de production. Ainsi, à l’usine de produits de consommation de la société à Rahim Yar Khan , par exemple, où les pratiques d’Unilever en matière d'emploi sont une fois encore l'objet d'une pétition formelle de l’UITA auprès de l'OCDE, Unilever a licencié près de 300 travailleurs/euses qui ont annoncé leur intention de lutter pour obtenir le statut de travailleurs/euses permanents/es. Le syndicat de Khanewal a un besoin urgent du soutien international, au moment même où il s’apprête à lancer une nouvelle série d'actions publiques pour faire valoir ses arguments.


Les travailleurs/euses de Lipton luttent pour le droit des travailleurs/euses du monde entier à un travail décent : un emploi sûr, un salaire de subsistance, des prestations de santé, une pension de retraite, et le droit de s'affilier à un syndicat qui ait une relation de négociation collective directe avec leur employeur réel.


Pour soutenir leur lutte CLIQUEZ ICI pour envoyer un message à Unilever. Dites à la direction de l'entreprise que les travailleurs/euses temporaires de Lipton à Khanewal doivent avoir le statut de travailleurs/euses permanents/es - et que, pour cela, des négociations directes avec la fédération nationale affiliée à l’UITA, la National Federation of Food, Beverage and Tobacco Workers of Pakistan, doivent avoir lieu.


Des copies de vos messages seront envoyées à la direction de la maison mère d’Unilever, à celle du Pakistan, au syndicat, et au secrétariat de l'UITA.

Unilever a récemment commencé à envoyer délibérément des réponses automatiques trompeuses à ces messages – cliquez ici pour voir la dure réalité derrière cette tentative de l'entreprise de se refaire une virginité.

Si vous souhaitez apporter un soutien additionnel, prenez un moment pour accéder à la page http://www.unilever.com/sustainability/. Faites défiler la page jusqu’à ce que vous aperceviez une section en bas à droite intitulée "Sustainability during the credit crunch" (la durabilité pendant la crise du crédit : comme si la durabilité variait avec des taux d'intérêt !). Là, vous pouvez "voter" oui / non à la question "Do you consider sustainability in your product purchasing decisions?" («Prenez-vous la durabilité en considération dans vos décisions d'achat?") Cette question est suivie par la phrase : "Please tell us what actions you are taking to make the world more sustainable" (" Veuillez nous dire ce que vous faites pour contribuer à un monde plus durable "), avec des champs nom / message. Donnez-vous la peine ensuite d’envoyer la réponse suivante, ou un message de votre plume : « La durabilité, c’est investir dans des emplois durables. Or, plus de 700 travailleurs/euses de l'usine Lipton Khanewal sont des travailleurs/euses jetables, embauchés/es par les agences de travail temporaire, sans aucune sécurité de l'emploi et des salaires et des prestations au rabais, alors même que certains d’entre eux/elles y ont travaillé sans interruption depuis des décennies. Donnez des contrats permanents aux travailleurs/euses de Khanewal, après avoir négocié directement avec la National Federation of Food, Beverage and Tobacco Workers of Pakistan!"