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UITA
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Nestlé Inde obtient une interdiction permanente de la liberté de réunion des travailleurs/euses

Inséré sur le site web de l'UITA le 19-Mar-2009

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La direction de Nestlé Inde a déposé des demandes d’injonction dans quatre tribunaux de trois États simultanément, pour obtenir une interdiction permanente de toutes les réunions, rassemblements et meetings syndicaux dans un périmètre de 200 mètres de ses usines de Moga, Samalkha, Ponda Goa et Bicholim. Il y a quatre usines de Nestlé syndiquées en Inde, qui comptent 1350 membres représentés/es par la Federation of All India Nestle Employees (Fédération des employés/es de Nestlé en Inde), syndicat affilié à l'UITA.

Livrant un combat similaire à ceux qui se sont déroulés en Russie et en Indonésie, la Federation of All India Nestle Employees réclame le droit de négocier les salaires. En effet, les augmentations annuelles de salaires sont unilatéralement décidées par la direction chaque année, mais ces dernières années le montant a été très inférieur au taux d'inflation, entraînant une chute des salaires réels. Le fort taux d'inflation des prix des denrées alimentaires au cours des deux dernières années a tout particulièrement rogné la rémunération des travailleurs/euses de la plus grande entreprise alimentaire du monde. Nestlé Inde a augmenté le prix de ses propres produits de 15% l'an dernier, mais la direction a fait la sourde oreille aux revendications syndicales d’augmentation des salaires au même taux que l'inflation.

Alors même que Nestlé Inde déclarait que, au cours des 12 derniers mois, les ventes avaient progressé de 23,4% et les bénéfices net avaient grimpé, eux, jusqu’à 29,1%, la direction a refusé de négocier avec la Federation of All India Nestle Employees et a unilatéralement annoncé une augmentation de salaires annuelle de 6% seulement. Les quatre syndicats affiliés à la Fédération ont réagi avec un préavis de grève, en préparation d'une journée d'action commune pour réclamer une fois encore le droit de négocier les salaires.

Nestlé Inde a rétorqué par le dépôt de plaintes demandant une "injonction permanente", qui interdirait toute forme d'activité syndicale ou de rassemblement de travailleurs/euses dans un périmètre de 200 mètres autour des usines. La plainte de l'entreprise devant les tribunaux allègue que la raison serait la journée de grève prévue (et dénonce la grève en la taxant d’«illégale», malgré le fait que les préavis de grève ont été déposés conformément à la loi), mais en fait la direction de Nestlé Inde veut empêcher toutes les "réunions aux portes" – il s’agit de réunions qui se tiennent régulièrement, avant et après les changements d’équipe, aux portes de l'usine, l’endroit où tous les membres se retrouvent le plus fréquemment et sont informés sur les activités syndicales. C'est précisément pour cette raison que la société a demandé une interdiction permanente.

Cette interdiction permanente prive effectivement les travailleurs/euses de Nestlé Inde de leur droit fondamental de réunion et limite sérieusement la capacité de fonctionner des syndicats.


Travailleurs/euses rassemblés/es devant les portes de Nestlé Moga

Face à ce défi, la Federation of All India Nestle Employees a de nouveau demandé à la direction nationale de Nestlé Inde de reconnaître le droit de négociation des salaires. Si l'entreprise refuse de nouveau et se fonde sur l'interdiction de rassemblement pour réprimer les travailleurs/euses, alors la Fédération, avec le plein soutien de l'UITA, fera monter d’un cran la campagne pour défendre les droits syndicaux.