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UITA
Unit les travailleurs de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de l'hôtellerie du monde entier


L’UITA défend les propositions des syndicats en vue trouver des solutions à la crise alimentaire mondiale / L’atelier de l’OIT : un pas en avant

Inséré sur le site web de l'UITA le 27-Mar-2009

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Selon les estimations, un milliard de personnes souffre actuellement de la faim, et le chiffre va croissant. Pourtant, les efforts internationaux pour faire face à une crise alimentaire qui s’aggrave ont, jusqu’ici, explicitement exclu les travailleurs/euses et leurs syndicats. Les syndicats n'ont pas été impliqués dans l’élaboration des programmes d'urgence conçus pour répondre aux besoins immédiats, et les organismes internationaux n’ont pas tenté non plus de les impliquer dans la recherche de solutions à plus long terme.

L'an dernier, alors que les émeutes populaires dues à l'hyperinflation du prix des aliments de base mettaient à mal certains gouvernements, l'UITA a proposé à l'OIT d’organiser un atelier pour réfléchir aux moyens d’inclure l'OIT dans le travail interinstitutionnel des Nations Unies sur la crise alimentaire. Au cours du débat sur l'emploi rural pour réduire la pauvreté, qui s’est déroulé dans le cadre de la Conférence internationale du Travail de 2008, le groupe des travailleurs, dirigé par James Ritchie (du NZDWU, syndicat affilié à l'UITA), a demandé à l'OIT d'organiser une large réunion sur la crise alimentaire afin d'examiner, entre autres questions, les possibilités de participation de l’OIT, et, par le biais de l'OIT, celle des syndicats.

L'UITA se félicite donc des recommandations de l'atelier technique tripartite de l'OIT sur la crise alimentaire mondiale, qui s'est tenu à Genève les 5 et 6 mars, et devraient mener à l’implication des syndicats dans les plans nationaux et internationaux visant à parvenir à la sécurité alimentaire pour tous. L'atelier a également recommandé que l'OIT travaille en partenariat avec l’Équipe spéciale de haut niveau du Secrétaire général sur la crise de la sécurité alimentaire, pour veiller à ce que le travail décent, et en particulier le travail décent dans l'agriculture, soit considéré comme partie intégrante de la réponse internationale.

Les syndicats, les employeurs et les représentants gouvernementaux ont pris part à l'atelier, ainsi que des participants des principaux organismes des Nations Unies impliqués dans la crise alimentaire. M. David Nabarro, coordonnateur de l'Equipe spéciale des Nations Unies, a reconnu que le cadre d'action global sur la crise alimentaire mondiale ne tient compte ni des perspectives des travailleurs/euses, ni de celles de l'OIT, mais il a assuré aux membres de l'atelier que l’Équipe spéciale allait revoir son approche et combler cette grosse lacune.

L'atelier a énuméré des domaines dans lesquels l’expérience et l’expertise spécifiques de l’OIT pourraient être utiles à l’Équipe spéciale. Il s’agit notamment de la création d'emplois, la santé et la sécurité au travail, le travail des enfants et les questions de genre.

Le Groupe des travailleurs, présidé par l'UITA, a salué la contribution de M. Olivier de Schutter, rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l'alimentation, et s’est félicité de ce qu’il considère que les droits du travail sont cruciaux pour trouver des solutions à la crise alimentaire, et notamment pour renforcer le pouvoir d'achat des pauvres.

Lors de la Conférence internationale du Travail de 2008, le Secrétaire général de l'UITA s’est adressé aux participants/es de la session extraordinaire sur la crise de la sécurité alimentaire, pour dire qu’à l’évidence les Nations Unies et la FAO ont été incapables de s'attaquer aux causes profondes de la crise ( le texte complet est disponible en format pdf ici). Lors de l'atelier du mois de mars, Sue Longley, de l'UITA, qui a présidé le Groupe des travailleurs pendant la réunion, a repris cette analyse en demandant pourquoi, en dépit du travail acharné des Nations Unies, les rangs des affamés de la planète ont en fait grossi considérablement, alors même que les prix de la nourriture fléchissaient, après les sommets atteints durant la crise: "La complaisance n’est pas de mise", a déclaré Mme Longley. "Si la convergence de la spéculation et des biocarburants a provoqué l’hyperinflation, nous ne pouvons pas rester les bras croisés, regarder comment l’argent se volatilise, et conclure que le problème s’est résolu de lui même grâce aux mécanismes de correction du marché. Les aliments et les travailleurs/euses de l’alimentaire ont été engloutis/es par la volatilité des marchés de capitaux mondiaux. Ces marchés doivent être strictement réglementés de toute urgence pour empêcher qu’une nouvelle catastrophe ne se produise. Il est temps de couper le cordon ombilical reliant le pétrole et l'agriculture, afin de pouvoir aller vers des méthodes de production plus durables, arrêter le changement climatique et sauver les terres arables et les ressources en eau qui disparaissent à vue d’oeil. Ce sont là aussi les préoccupations quotidiennes des travailleurs agricoles. "

Le texte intégral de sa présentation est disponible en format pdf