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Peine de prison sévère pour deux militants des droits des travailleurs/euses en Chine

Inséré sur le site web de l'UITA le 16-May-2003

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Les militants des droits des travailleurs/euses chinois Yao Fuxin et Xiao Yunliang, chefs de file des protestations massives des travailleurs/euses qui ont eu lieu à Liaoyang l’an dernier ont été condamnés le 9 mai dernier à des peines respectives de sept et quatre ans d’emprisonnement,. Malgré le caractère pacifique des manifestations en faveur des droits des travailleurs/euses et contre le chômage et la corruption, les deux dirigeants ont été accusés de « subversion » de l’autorité de l’État et reconnus coupables le 15 janvier dernier.

Des milliers d’anciens/nes travailleurs/euses licenciés/es de l’usine Ferroalloy de Liaoyang ont participé à des manifestations publiques au printemps dernier afin de protester contre le non-règlement de griefs remontant à 1995, alors que la direction de l’usine (qui a employé dans le passé jusqu’à 12 000 personnes) avait entrepris de falsifier les rapports de bénéfices afin de justifier les primes versées à la direction. Au même moment, la société interrompait le paiement des retraites et des soins médicaux. En 2000, les travailleurs/euses de l’usine ont entrepris de tenir une série de protestations publiques contre le non-versement des salaires, alors que la direction continuait de piller et de détourner les ressources de l’usine. L’usine a officiellement été mise en faillite l’année suivante. En mars 2002, les dirigeants des travailleurs/euses de Ferroalloy ont été mis en détention et les forces policières ont encerclé l’usine durant les « négociations » sur la faillite. Les travailleurs/euses de Ferroalloy, accompagnés/es de travailleurs/euses d’autres usines, sont descendus/es dans la rue après que le chef local du Parti communiste eut déclaré à la télévision qu’il n’y avait pas de chômeurs/euses à Liaoyang. Les travailleurs/euses ont poursuivi leurs manifestations – toujours pacifiques – alors qu’un nombre croissant de leaders ouvriers étaient arrêtés.

Yao Fuxin et Xiao Yunliang ont été reconnus coupables lors d’une audience durant laquelle ni l’un ni l’autre n’a pu prendre la parole pour se défendre et à laquelle il a été interdit à leur avocat d’assister (supposément en raison de la situation d’urgence découlant du virus du SRAS). Des centaines d’anciens/nes travailleurs/euses de Liaoyang ont défilé devant le centre de détention afin de manifester leur soutient continu aux militants persécutés. Les deux hommes ont été brutalisés durant leur longue détention, selon le China Labour Bulletin; Xiao Yunliang semblait presque complètement aveugle durant le prononcé de la sentence. Après l’audience, l’épouse de Xiao Yunliang a été sévèrement battue par des policiers et a dû être amenée à l’hôpital.

Le « syndicat » d’État officiel chinois, l’ACFTU (All-China Federation of Trade Unions), s’est contenté de répéter les accusations officielles de « subversion » déposées contre les leaders de Liaoyang et refusé de les défendre ou même d’appuyer les demandes des travailleurs/euses de Liaoyang. Plus tôt cette année, l’OIT avait appelé les autorités chinoises à libérer tous/tes les travailleurs/euses de Liaoyang et à retirer toutes les accusations portées contre eux/elles.

Les actions des autorités chinoises dans ce cas et la position adoptée par l’ACFTU démontrent que rien n’a changé en Chine en matière de droits fondamentaux des travailleurs/euses. Par ailleurs, le recours à l’accusation « passe-partout » de subversion pour punir et intimider les travailleurs/euses qui tentent d’exercer leurs droits fondamentaux souligne le caractère urgent des de la campagne menée par les organisations syndicales de Hong Kong pour contrer l’importation des lois « anti-subversion » dans la Région administrative spéciale de Hong Kong.

Pour appuyer la campagne du China Labour Bulletin en faveur de la libération des deux dirigeants des travailleurs/euses et transmettre un message ferme aux autorités chinoises, cliquez ici.

Veuillez transmettre une copie de tout message envoyé au secrétariat de l’UITA..