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UITA
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Un mouvement de masse bloque le projet de loi «anti-subversion» à Hong Kong / Libérez les «Deux de Liaoyang»!

Inséré sur le site web de l'UITA le 09-Jul-2003

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Une mobilisation soutenue, culminant en une manifestation qui a réuni plus de 500 000 citoyens/nes de Hong Kong le 1er juillet, a forcé le gouvernement pro-Beijing de la Région administrative spéciale de Hong Kong (RASHK) à reculer sur son intention d’adopter une vaste loi «anti-subversion». Le projet proposé en vertu de l' Article 23 de la Loi fondamentale de la RAS (qui a ramené l’ancienne colonie britannique sous l’empire de la Chine continentale) accordait au gouvernement des pouvoirs de police radicalement accrus au nom de la protection de la «sécurité nationale» et des «secrets d’État» et menaçait gravement les droits démocratiques et le mouvement syndical indépendant. HKCTU (Hong Kong Confederation of Trade Unions), à laquelle appartiennent des organisations affiliées à l’UITA, mène une opposition active à l’adoption du projet de loi. HKCTU s’est joint à une large coalition d’organisations de Hong Kong, le Front civil pour les droits humains, qui coordonne des actions de masse visant à bloquer le projet de loi. Plus de 6 000 membres de HKCTU et leurs familles ont pris part à la manifestation.

La grande marche du 1er juillet a constitué la plus grande manifestation organisée à Hong Kong depuis les manifestations de solidarité avec le mouvement pro-démocratie de Chine continentale en 1989. À la suite de la manifestation, le Chef de l’exécutif Tung Chee-hwa avait d’abord convenu de laisser tomber certaines des dispositions les plus largement critiquées, tout en prévoyant faire adopter le projet de loi le 9 juillet, malgré une opposition massive et la défection de certains partisans du Parti libéral pro-affaires/pro-Beijing. Le Front civil pour les droits humains a menacé d’assiéger le Conseil législatif si le gouvernement tentait de forcer l’adoption du projet de loi malgré une opinion publique très largement hostile, obligeant ainsi M. Tung à reporter, du moins temporairement, la tentative de faire adopter le projet de loi.

Le gouvernement de Chine continentale a déclaré que le projet de loi devrait être adopté selon le calendrier prévu.


Le contingent du HKCTU à la marche du 1er juillet. La bannière jaune derrière le drapeau syndical vert proclame: «HKCTU – Protégeons les droits des travailleurs/euses – Contre l’article 23!»


Le HKCTU a condamné les propositions de l’Article 23, affirmant qu’elles constituent «un outil politique visant à faire taire toute forme d’opposition au gouvernement, y compris l’opposition des organisations syndicales et des travailleurs/euses aux politiques anti-travailleurs/euses et antisyndicales du gouvernement». Les lois sur lesquelles ces propositions sont fondées ont toutes été appliquées afin de poursuivre les travailleurs/euses qui protestaient contre les conditions de travail ou qui tentaient de constituer des organisations syndicales indépendantes en Chine continentale.

Le 27 juin, Yao Fuxin et Xiao Yunliang, deux militants des droits des travailleurs/euses convaincus de «subversion» le 9 mai pour leur participation aux protestations de masse tenues l’an dernier à Liaoyang (province du Liaoning), ont perdu leur cause en appel à l’occasion d’une audience secrète et ont été condamnés respectivement à des peines de prison de sept et quatre ans, pour le «crime» d’avoir soutenu la formation d’organisations syndicales indépendantes.

Le China Labour Bulletin a déclaré que la décision constituait «un dur coup pour les familles de Yao et Xiao, mais aussi pour les milliers de travailleurs/euses de Liaoyang qui ont poursuivi leur lutte contre la corruption et leur campagne pour obtenir la libération des deux hommes, malgré un harcèlement de tous les instants. Le mépris délibéré de la procédure judiciaire tout au long de la détention prolongée des deux hommes, le manque d’information à leurs familles et à leurs représentants juridiques, joints à l’utilisation des accusations à l’évidence sans substance de «subversion» qui sont venues s’ajouter aux accusations initiales d’avoir «tenu des manifestations illégales», tout cela montre bien jusqu’à quel point le gouvernement chinois est disposé à travestir la justice pour supprimer ce qui pourrait bien être la plus importante lutte des travailleurs/euses des dernières années».

Leur sort, et celui de dizaines d’autres militants/tes des droits des travailleurs/euses actuellement emprisonnés/es en Chine, souligne l’importance de la défense des droits syndicaux à Hong Kong, seule région de Chine dans laquelle ils puissent actuellement être exercés.

Une information mise à jour sur la situation à Hong Kong sera affichée sur le site au fur et à mesure de l’évolution de la situation.

Pour faire parvenir aux autorités chinoises un message demandant la libération de Yao Fuxin et de Xiao Yunliang, cliquer ici.