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Nous ne pouvons pas permettre que la violence domestique soit un dommage collatéral du COVID-19

16.04.20 News
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Au cours des 12 derniers mois, plus d'une femme sur cinq dans le monde a été victime de violence exercée par son partenaire. Le déclenchement de la pandémie du COVID-19 et ses conséquences sanitaires, économiques et sociales aggravent cette statistique. Plusieurs pays ont fait état en quelques semaines de l'augmentation sensible de cas de violence domestique, de la France à la Tunisie en passant par l'Argentine et Singapour.

La riposte pour contrer ce phénomène est aussi urgente que les politiques adoptées pour parer à la pandémie. Les États doivent mettre en œuvre ou renforcer par tous les moyens possibles un système complet d'alerte et de protection et doivent envoyer un message fort de tolérance zéro et de lutte contre l'impunité de ce crime. Plusieurs pays (document en anglais) ont déjà pris ce genre d'initiatives.

Les syndicats sont en ce moment très investis pour sauvegarder les emplois et assurer la santé de leurs membres qui peuvent encore travailler. La santé et la sécurité passe également par la lutte contre la violence et le harcèlement dont le harcèlement sexuel et la violence domestique, comme cela est souligné dans la Convention 190 (C190) et la Recommandation 206 (R206) de l'OIT, instruments plus que jamais pertinents. Des affiliées de l'UITA ont depuis longtemps intégré la lutte contre la violence domestique dans leurs politiques de santé et sécurité au travail et d'égalité. Lors d'un moment fort du dernier Congrès de l'UITA, les délégués se sont publiquement levés en jurant de ne jamais commettre de violence à l'égard des femmes, ni de les excuser, ni de se taire devant ces violences.

Les syndicats ont un rôle primordial à jouer pour, d'une part, pousser leur gouvernement à agir contre la violence domestique et poursuivre la campagne de ratification de la C190. D'autre part, beaucoup de travailleuses qui ont été renvoyées chez elles sont encore en contact avec leurs représentant-e-s syndicaux-ales ou leurs collègues. Les syndicats peuvent d'ores et déjà, et entre autres, mettre à disposition de leurs membres des listes utiles de foyers refuges pour femmes et enfants, des numéros de soutien psychologiques, des détails sur les relais pour la distribution d'aide alimentaire, des mises à jour sur le dispositif judiciaire en place, mais aussi des informations sur les manières de soutenir des femmes victimes de violence domestique (en anglais). Enfin, comme cela est stipulé par la C190 et la R206, l'introduction dans les négociations collectives des manières de s'attaquer aux impacts de la violence domestiques dans le monde du travail s'avère plus que nécessaire. En ce sens, camarades, collègues, employeurs, tout le monde a un rôle à jouer.