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Situé dans une « belle région et totalement sécurisé »… contre les syndicats – licenciements massifs en réponse à la formation d’un syndicat au complexe balnéaire de Sheraton en Algérie

04.11.11 Urgent Action
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L’unique complexe hôtelier 5 étoiles en Algérie, le luxueux Sheraton Club des Pins à Alger, la capitale, invite les clients à « se ressourcer dans nos piscines et hammam avant de dîner dans nos restaurants avec vue sur la baie ». Les employés/es du complexe ont récemment appris que « totalement sécurisé » peut vouloir dire sécurisé contre les syndicats. Des centaines d’employés/es qui, récemment, tentaient de former un syndicat selon la procédure légale, se trouvent aujourd’hui sans emploi, victimes de licenciements massifs qui ont vidé l’établissement de son personnel qualifié.

Le 26 juin, 300 employés/es environ, lassés/es des conditions de travail abusives, ont signé une pétition déclarant leur intention de déposer une demande d’enregistrement d’un syndicat et d’élire un comité syndical, composé de 5 employés/es, chargé de les représenter.

Conformément aux dispositions en vigueur, une assemblée générale constitutive devait avoir lieu le 15 septembre. La direction en a été dûment informée, mais les employés/es n’ont eu aucune réponse jusqu’au 13 septembre, lorsqu’ils ont été informés du fait que 3 des délégués/es élus/es avaient été licenciés/es et que l’accès au complexe leur était interdit.

Le 15 septembre, alors qu’ils/elles attendaient toujours que la direction donne suite à leurs demandes, les employés/es ont appris que la direction avait entamé une action en justice à l’encontre des cinq délégués/es syndicaux/ales élus/es. Furieux et frustrés de cette réponse abusive et illégale à leurs demandes légitimes, les employés/es ont entamé une action de protestation et une grève qui a été suivie par presque tous/tes les employés/es de l’établissement.

Au lieu de trouver une solution négociée à ce conflit, la direction a entamé une série croissante de licenciements, exacerbant d’autant la situation. Dans le même temps, des employés/es sélectionnés/es ont été réintégrés/es à leur poste après que la direction leur a demandé de signé une déclaration par laquelle ils/elles s’abstiendraient à l’avenir de se mettre en grève et qu’ils/elles se conformeraient au règlement le plus récent de l’établissement – sans pour autant avoir vu une copie de ce règlement au moment de l’entretien.

Dans le même temps, la direction a demandé à chaque employé/e de lui fournir ses nom, adresse, badge et numéro de téléphone. Après un intervalle de plusieurs semaines, les employés/es sont aujourd’hui convoqués/es à des entretiens avec les responsables des ressources humaines qui leur présentent des avis de licenciement ou des amendes, sans préavis, et des déclarations par lesquelles ils/elles renoncent à être accompagnés/es et assistés/es par un/e collègue ou un conseiller juridique (il va sans dire qu’ils/elles ne peuvent pas être accompagnés/es d’un/e représentant/e syndical/e, puisque leur tentative de former un syndicat a été écrasée dans l’œuf !) Après qu’on leur ait montré des documents en français qui font référence à des lois qu’ils/elles ne sont pas en mesure de contester, vu qu’on leur a refusé la possibilité d’un conseiller juridique ou toute autre forme d’assistance, les employés/es reçoivent alors un avis de licenciement sans indemnités, ou un préavis de licenciement. Des centaines d’employés/es licenciés/es attendent toujours, dans la mesure où ils/elles choisissent de reprendre le travail dans cet établissement qui les a licencié, de subir cette procédure.

Sheraton n’a pas donné suite aux messages envoyés par l’UITA demandant à la direction de mettre fin à ces abus. En réponse à un message de notre affiliée norvégienne Fellesforbundet, le directeur des ressources humaines de la société pour la région a répondu qu’il « était préférable que la question soit traitée au niveau local » !

Ce « niveau local » a réagi à la tentative faite par les employés/es de Sheraton d’exercer leurs droits fondamentaux par des intimidations et des licenciements massifs. La direction générale du groupe doit prendre les mesures nécessaires pour s’assurer que tous/tes les employés/es licenciés/es pour avoir voulu former un syndicat soient réintégrés/es immédiatement et sans conditions, et qu’ils/elles aient la possibilité de former un syndicat pour les représenter.
Le groupe Starwood qui chapeaute Sheraton comprend également les enseignes Four Points, W, aloft, The Luxury Collection, Le Méridien, Westin et Element. Il a depuis longtemps servi de référence pour la rentabilité des chaînes hôtelières mondiales, en donnant régulièrement aux investisseurs un rendement de 16 pour cent ou plus.

Les travailleurs/euses de l’hôtellerie algériens/nes attendent toujours leur « printemps arabe » - vous pouvez soutenir leur lutte.

Cliquez ici pour envoyer un message aux directions locale et régionale de la société, leur demandant de respecter les droits syndicaux et humains fondamentaux.