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Nestlé Pakistan cherche à exercer un chantage sur les travailleurs/euses, qui contestent le régime d’emplois précaires, pour qu’ils renoncent à leurs droits

07.12.11 Urgent Action
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« Renoncez à vos droits, maintenant et pour toujours ! »

CLIQUEZ ICI POUR ENVOYER UN MESSAGE À NESTLÉ

La direction de l’usine laitière de Kabirwala, Pakistan, n’a pas seulement pris des mesures de représailles contre le syndicat qui demande le changement du statut d’emploi de centaines de travailleurs/euses précaires de longue durée, au moyen de licenciement, de provocations, de poursuites judiciaires initiées par la police contre 80 travailleurs, dont le président du syndicat, et d’agressions violentes commises par le sous-traitant et des hommes de main. La direction tente en plus aujourd’hui d’exercer un chantage sur les travailleurs pour qu’ils abandonnent leur action en justice visant obtenir un emploi direct et permanent comme condition préalable à la reprise du travail… avec un statut précaire.

Après que le syndicat a aidé 199 travailleurs sous contrat à déposer des requêtes pour un emploi permanent en février dernier, le 7 mai, un autre groupe de 58 travailleurs ont indiqué à la direction de Nestlé qu’ils avaient entamé une procédure juridique pour faire valoir leur droit à un emploi direct et permanent, conformément à la loi. Le 13 mai, ils étaient licenciés. Le 24 mai, ce même groupe de 58 travailleurs a entamé une action en justice devant le tribunal des prud’hommes, qui a pris une décision conservatoire interdisant à la direction de licencier ces travailleurs/euses.

Comme dans le cas des 199 travailleurs, Nestlé a refusé de reconnaître la décision du tribunal (le directeur des ressources humaines de l’usine, Sajid Mukhtar, a par deux fois été condamné pour outrage à la cour par la Cour suprême du Pendjab pour non respect des décisions conservatoires). Ces travailleurs, à la suite d’intimidations et de pressions, ont fini par annuler leur action en justice et ont été autorisés à reprendre le travail. Les 53 travailleurs restant ont continué à se battre. Nestlé affirme leur avoir offert une chance de reprendre le travail et qu’ils ont refusé. Voici ce qu’il s’est réellement passé :

Le 19 septembre, Muhammad Ramzan (de « Ramzan and Sons », le fournisseur de main d’œuvre en sous-traitance de Nestlé Kabirwala) et son fils Iqbal (lire ici) ont rencontré le groupe de 53 travailleurs et leur ont présenté une  « lettre d’engagement » leur offrant un emploi précaire à Kabirwala sur le base de « pas de travail, pas de salaire » à la condition qu’ils retirent leur plainte et renoncent de manière permanente à toutes poursuites contre Nestlé.

Le point 12 de cette lettre visant à entériner la précarité de l’emploi et le renoncement aux droits, stipule (en ourdou) que « vous ne vous présenterez pas comme employé de notre client Nestlé, ni ne demanderez une relation de travail avec notre client. Après avoir accepté ce travail, vous renoncerez à toute requête, revendication, action en justice, procédure judiciaire, dédommagement, dommages et intérêts, réparation, indemnités  et chef d’accusation envers Nestlé Pakistan, ses cadres et directeurs ».

Au lieu de se conformer à la décision du tribunal enjoignant la société de ne pas modifier le statut de ces employés (par des licenciements en mesure de représailles) et de laisser la justice déterminer le statut légal de leur emploi, Nestlé a tenté d’exercer un chantage sur ces travailleurs pour qu’ils renoncent de manière permanente à leurs droits actuels et futurs.

En échange de ce renoncement, les travailleurs se sont vus généreusement offrir de 10 à 20 jours de travail par mois pour un montant journalier qui correspond tout juste au salaire minimum légal, calculé sur la base de 26 jours de travail par mois.

En échange de ce renoncement à leurs droits, Nestlé et le sous-traitant abandonnent en plus toute responsabilité concernant la santé et sécurité au travail ! Le point 10 de ce document en 12 points indique que « vous serez responsable de votre sécurité et suivrez les instructions de sécurité ».

Les travailleurs ont naturellement rejeté ce document – et sont aujourd’hui remplacés par des travailleurs récemment promus à des emplois permanents, recrutés parmi les rangs de ceux qui n’ont pas soutenu la lutte des travailleurs sous contrat pour la justice et qui n’ont pas adhéré au syndicat.

Halte à la Nespression – envoyez un message à Nestlé ! Cliquez ici pour demander à la plus grande société agroalimentaire mondiale  de respecter les droits syndicaux et cesser de sanctionner les travailleurs/euses sous contrat au Pakistan.