Home

Honte à Sheraton !

11.02.15 Urgent Action
Version imprimable

shameonsheraton

Les hôtels et complexes touristiques Sheraton appartiennent au groupe Starwood, qui est également propriétaire des enseignes Westin, St-Regis, Méridien, W Hotels et The Luxury Collection. D’après Starwood, ce sont « des enseignes représentatives d’un style de vie unique » – des établissements luxueux pour les voyageurs d’affaires et les touristes aisés. Mais les violations brutales des droits humains des employés/es de la société font parfois aussi partie de ce style de vie unique. Récemment, les employés d’hôtels Sheraton en Éthiopie et aux Maldives ont cherché à exercer un droit humain fondamental : négocier leurs conditions d’emploi par l’entremise de leur syndicat. Ils ont eu droit à la gamme complète des mauvais traitements – intimidation  et licenciements collectifs brutaux. CLIQUEZ ICI POUR ENVOYER UN MESSAGE à la direction générale de Starwood

Un site de choix pour les violations des droits

Sheraton attire les clients potentiels au Sheraton Addis Hotel à Addis Abeba, Éthiopie, avec des piscines scintillantes, une musique sous-marine ensorcelante et des menus qui ravissent les sens. Les employés ont récemment eu droit à un aperçu du côté sordide de ce cadre enchanteur.

SheratonAddis

En avril dernier, le syndicat légalement reconnu représentant les employés de l’hôtel a demandé à entamer des négociations en vue du renouvellement de la convention collective. Le même mois, la direction et le syndicat ont signé un protocole d’accord avec le ministère fédéral du Travail et des Affaires sociales sur une assistance technique lors des négociations. Celles-ci ont débuté en juillet et se sont poursuivies pendant quelques sessions, dans une atmosphère qualifiées de « bonne entente » par la commission d’arbitrage du gouvernement – jusqu’à ce que la direction de l’hôtel mette abruptement et unilatéralement un terme au processus, pour des motifs techniques jugés illégitimes par la commission d’arbitrage. Deux jours plus tard, la direction a envoyé des lettres de licenciement à 65 employés, tous syndiqués, y compris les négociateurs choisis par la direction et les responsables syndicaux. Le 31 juillet, la direction s’est retirée des négociations au prétexte qu’elle n’avait pas de raison de négocier avec des employés dont les contrats avaient été résiliés !

Dans un communiqué officiel, le comité d’arbitrage a condamné la «mauvaise foi» de la société et «la négligence et le mépris envers les efforts de la commission» dont elle a fait preuve. Le syndicat a contesté ces licenciements injustes et arbitraires en justice, mais il doit faire face à un appareil judiciaire notoirement corrompu et inefficace qui ne laisse pas présager une décision rapide. Sheraton/Starwood ont la licence de la marque et gèrent l’établissement pour le compte du propriétaire, cheikh Mohammed Hussein Ali al Amoudi, un milliardaire saoudien décrit par le magazine Forbes comme le plus grand investisseur en Éthiopie.

Les employés veulent retrouver leur emploi – avec la garantie du respect de leurs droits syndicaux. Starwood n’a de son côté pas répondu aux courriers de l’UITA.

Le paradis, en mieux ?

«Bienvenue dans l’univers du soleil radieux, de la gastronomie, des sports aquatiques et des loisirs, complété par la chaleureuse hospitalité maldivienne, de notre île privée» vante le site web du Sheraton Maldives Full Moon Resort & Spa. Mais l’hospitalité de ce complexe de luxe ne s’étend pas les travailleurs/euses qui cherchent à exercer leurs droits humains fondamentaux.

Depuis que l’affiliée de l’UITA TEAM a recruté une majorité des travailleurs/euses du Full Moon en février dernier, la direction a refusé de reconnaître formellement le syndicat ou de rencontrer le comité syndical, tout en imposant des procédures disciplinaires au secrétaire du syndicat.

Le 19 avril 2014, les membres du syndicat ont demandé par écrit à la direction de discuter du traitement injuste infligé au secrétaire du syndicat. Ne recevant pas de réponse, ils se sont rassemblés dans les locaux du personnel pour protester contre ces mesures disciplinaires. Le 14 mai, des employés syndiqués qui n’étaient pas en service se sont rendus au bureau du directeur général pour demander la tenue d’une réunion. Celui-ci était absent et ils ont pacifiquement attendu son retour. La police est arrivée, a commencé à interroger des responsables syndicaux et leur a ensuite demandé de quitter les lieux. Le jour suivant, le 15 mai, le président, le secrétaire et un membre du comité exécutif ont reçu une lettre d’avertissement disciplinaire, les accusant de réunion illégale et de déploiement illégal de banderoles syndicales dans les locaux du personnel… le 19 avril ! Des lettres de licenciement leur ont été remises dans la soirée en présence de policiers.

Depuis lors, dix responsables syndicaux ont été licenciés et plus d’une centaine de membres ont reçu la même lettre d’avertissement disciplinaire. Puisque le complexe hôtelier est situé sur une île privée, les responsables syndicaux ne peuvent s’y rendre pour rencontrer des membres sans violer les lois sur la violation du droit de propriété. La société n’a pas donné suite aux courriers envoyés par l’UITA.

shameonheraton2

En Éthiopie et aux Maldives, la direction de Sheraton tente d’éliminer les syndicats au moyen de méthodes brutales destinées à inspirer la peur : procédures disciplinaires, intimidation, licenciements collectifs. La société refuse de répondre aux communications de l’UITA et pense apparemment pouvoir violer froidement et en toute impunité les normes internationales en matière de droits humains.
Honte à Sheraton ! – CLIQUEZ ICI POUR ENVOYER UN MESSAGE à la direction générale de Starwood, lui demandant d’assainir ses pratiques, de respecter les droits syndicaux et d’entamer un dialogue avec l’UITA.