Home

L’Uruguay se retire des négociations sur l’ACS à la suite de fortes pressions populaires

14.09.15 Feature
Version imprimable

Le président de l’Uruguay a officiellement annoncé que son pays se retirait des négociations concernant l’Accord sur le commerce des services - ACS (connu sous son acronyme anglais TISA) à la suite d’un vote majoritaire du commandement central de la coalition du Front Large, aujourd’hui au pouvoir, en faveur de la sortie des négociations. Cette décision est une victoire de premier plan pour les syndicats, dont la centrale nationale PIT-CNT a organisé des grèves et des manifestations massives cette année dans le cadre d’une campagne gagnant de l’ampleur contre la participation à l’ACS, et pour leurs alliés de la société civile.
NoTisasmall
En réaction aux pressions populaires, le commandement central a demandé à tous les ministères de rendre des rapports sur les retombées potentielles de l’ACS sur leur domaine spécifique de responsabilité. Le ministère du Travail et de la Sécurité sociale a conclu que l’ACS saperait les engagements pris par l’Uruguay concernant les normes internationales du travail de l’OIT. Le ministère de l’Industrie, de l’Énergie et des Mines a indiqué que les exigences de l’ACS menaceraient les services des télécommunications, d’électricité, d’eau et d’assainissement du pays, qui ont tous été renationalisés en 1992 (selon le coup monté institutionnalisé qu’est l’ACS, la nationalisation des entreprises constituerait une violation du traité) Libéraliser le secteur des finances mettrait en péril le rôle important que joue l’État dans les secteurs bancaire et des assurances.

« Il est remarquable », a commenté le député socialiste Roberto Chiazzaro, « de voir à quel point les citoyens se sont informés, ont participé et discuté de cette question » - un exemple dont pourraient s’inspirer les opposants à l’ACS et à la vague actuelle d’accords « commerciaux » (dont le Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement - PTCI (TTIP en anglais), le Partenariat Trans-Pacifique (TPP en anglais) et l'Accord économique et commercial global-AECG (CETA en anglais), négocié entre le Canada et l’Union européenne. Après le retrait de l’Uruguay, l’Australie, le Canada, le Chili, la Colombie, la Corée du Sud, le Costa Rica, Hong Kong, les États-Unis, l’île Maurice, l’Islande, Israël, le Japon, le Liechtenstein, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, le Pakistan, Panama, le Paraguay, le Pérou, la Suisse, Taïwan, la Turquie et l’Union européenne poursuivront les négociations, sous l’égide des pays riches du club des « vraiment bons amis » des services.