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Décès de Baek Nam-gi, militant paysan sud-coréen et défenseur des droits humains, victime de la violence étatique

29.09.16 News
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Le 25 septembre, le militant paysan sud-coréen Baek Nam-gi a succombé aux blessures infligées par la police lors de la brutale répression de la manifestation nationale organisée à Séoul en novembre dernier. Après qu’il ait été projeté à terre par un canon à eau, les forces de l’ordre ont continué à le viser directement avec ce canon, ainsi que les manifestants qui ont tenté de lui porter secours. Baek a été emmené inconscient à l’hôpital où il a passé 317 jours dans le coma avant de décéder.

Militant ayant consacré sa vie à la défense de la démocratie et des droits des paysans pauvres, Baek avait été expulsé de l’université pour avoir protesté contre la dictature militaire de Park Chung-hee (père de l’actuelle présidente Park Geun-hye) et emprisonné sous la dictature Doo-Hwan qui lui a succédé.

Baek

Des centaines de sympathisants se sont réunis devant l’hôpital après que la police ait tenté de saisir le corps pour pratiquer une autopsie dans le but présumé de prétendre que le décès n’était pas lié à l’usage d’un canon à eau. Et même après que sa famille et les sympathisants se soient opposés à cette tentative de blanchiment post-mortem, qui a également été refusée par la cour, la police et le bureau du procureur ont à nouveau demandé un mandat au Tribunal du district central de Séoul afin de procéder à une autopsie, une procédure qui ne nécessite pas l’accord de la famille. Cette demande est pour l’instant en suspens.

BaekwatercannonLe directeur régional d’Amnesty international pour l’Asie de l’Est Nicholas Bequelin a indiqué que le décès de Baek souligne « la nécessité urgente de l’ouverture d’une enquête approfondie, indépendante et impartiale sur l’usage excessif de la force contre des manifestants pacifiques, dont Baek Nam-gi. A ce jour, aucun des policiers impliqués n’a eu à rendre compte de ses actions ». Plus tôt cette année, l’UITA avait soutenu la campagne d’Amnesty International demandant l’ouverture d’une enquête publique sur l’usage excessif de la force contre les manifestants et l’obligation pour les policiers responsables de rendre des comptes.


Nam-gi frappé à la tête par un canon à eau

La manifestation du 14 novembre avait été organisée pour protester contre les mesures prises par le nouveau gouvernement pour précariser encore plus le marché du travail, restreindre les droits syndicaux et porter atteinte aux moyens de subsistance des paysans dans le cadre de l’adhésion au Partenariat trans-pacifique. A la suite de la répression de cette manifestation, le gouvernement sud-coréen a intensifié ses attaques contre les syndicats, les manifestations démocratiques, les droits fondamentaux et les libertés civiles.