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Loterie de fin d’année chez Nestlé – « Mauvais quart de travail? D’accord, vous êtes licencié/e »

10.01.12 News
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Le 25 décembre, journée qui pour plusieurs symbolise l’esprit de la bonté et de la générosité humaines, les gestes posés par la plus importante société d’alimentation au monde ont été loin d’être généreux pour bon nombre de ses travailleurs/euses en Indonésie.

Les travailleurs/euses de Nestlé à l’usine de Panjang, après avoir passé plusieurs années à tenter de faire valoir leurs droits humains au travail, ont fait l’objet d’une mesure arbitraire et vindicative de la part de la société. Ils/elles ont été les victimes d’une loterie perverse, où perdre signifie que vous perdez aussi votre emploi et votre moyen de subsistance.

Que s’est-il produit à Panjang? Le 5 octobre, les travailleurs/euses ont voté pour mettre fin à une grève et rentrer normalement au travail à compter de 13 h. Les travailleurs/euses du premier quart, entré au travail à 14 h, ont travaillé normalement. Cependant, dans un étonnant exemple de mesure arbitraire, injuste et vindicative de la direction, les membres du syndicat entrant au travail sur deux autres quarts de travail plus tard dans cette même journée se sont vu remettre des avis indiquant qu’ils/elles avaient « démissionné ». Apparemment, une certaine échéance pour le retour au travail avait été dépassée durant l’après-midi du 5 octobre; si, pour des raisons purement circonstancielles, vous étiez sur le mauvais quart de travail, vous n’avez plus d’emploi. Pour ajouter à cette mesure outrageante de la société, pendant ce même après-midi, les leaders du syndicat participaient à une séance de médiation avec la société, sous les auspices du gouvernement, afin de régler certains points en suspens de la négociation collective! Par un effet de ce que la société appellera sans doute une pure coïncidence, ces leaders syndicaux travaillaient tous sur des quarts de travail débutant plus tard, de sorte qu’ils ont tous été congédiés!

« C’est devenu une loterie absurde et tragique. Des douzaines de nos membres ont perdu leur emploi et leur moyen de subsistance, tout simplement parce qu’ils/elles étaient sur le mauvais quart de travail. Si ces travailleurs/euses s’étaient présentés/es au travail pour le quart de 14 h, la société les aurait probablement licenciés/es pour être entrés/es à l’usine sans autorisation. D’une façon ou d’une autre, ces travailleurs/euses étaient condamnés/es à perdre à la loterie Nestlé », a indiqué le secrétaire général de l’UITA, Ron Oswald. « Si c’est l’idée que se fait Nestlé de relations de travail équitables et civilisées, on ne peut permettre que cela prévale. C’est une mesure arbitraire et brutale, qui doit être renversée. Toute évaluation juste et impartiale de la situation à Panjang ne peut mener qu’à cette conclusion. Nous continuerons d’insister pour une solution équitable pour nos membres, peu importe le temps que cela prendra. »