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Des syndicats en Ontario, Canada, demandent au gouvernement français d’intervenir auprès du groupe Accor pour qu’il respecte la législation locale et les normes internationales

22.11.12 News
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La Fédération du travail de l'Ontario (FTO) a informé l’ambassadeur de France au Canada de graves violations du droit du travail de la province par le groupe hôtelier Accor, basé en France. Des membres de UNITE HERE se sont rendus simultanément à l’ambassade de France à Ottawa et au consulat général de France à Toronto pour remettre une lettre de Sid Ryan, le président de la FTO.

Cette action intervient dans le sillage d’une décision rendue le 27 septembre par la Commission des relations du travail de l’Ontario (CRTO)  disant que la direction canadienne du groupe hôtelier Accor, dont le siège est en France, a régulièrement mené des activités illégales pour tenter de contrecarrer une représentation syndicale pour les employés/es du Novotel Mississauga, détenu et géré par la société. Les violations des droits syndicaux ont été jugés si graves par la Commission qu’elle a pris la décision inhabituelle d’accorder une «accréditation automatique» qui donne immédiatement le statut de travailleur/e syndiqué/e aux 100 employés/es de l’établissement. Les requêtes déposées par le syndicat auprès de la CRTO au sujet de deux autres Novotels, à North York et Ottawa, sont en cours.

« La Fédération du travail de l'Ontario a ciblé le comportement antisyndical d’Accor dans ces établissements comme un exemple marquant du besoin de renforcer la protection des travailleurs dans notre province » a écrit Ryan dans la lettre remise à l’ambassadeur de France au Canada, Philippe Zeller. « Je m’attendais à mieux de la part d’une entreprise multinationale française. Les sociétés françaises devraient montrer la voie dans l’établissement de relations du travail positives, ici, en Ontario, au lieu d’être l’exemple type de l’employeur hostile aux syndicats et aux travailleurs ».

Les déplacements à l’ambassade et au consulat français ont été suivis par un rassemblement,  devant le Novotel North York, de membres et de partisans du syndicat pour démontrer leur soutien aux employés/es de l’hôtel qui cherchent à obtenir une représentation syndicale depuis trois ans face à l’hostilité déterminée de la direction.

Les violations répétées des droits syndicaux par Accor en Ontario, Canada, et à Cotonou, Bénin, font l’objet d’une saisine déposée par l’UITA auprès du point de contact national français chargé de l’application des Principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales. Cette demande est maintenant instruite depuis plus de deux ans.

A ce jour, Accor n’a montré aucune intention de changer d’attitude et de se conformer aux normes internationales du travail. A Cotonou, où le syndicat demande depuis de nombreuses années à la société de négocier une convention collective (comme la loi l’y oblige), la dernière proposition de la direction a été l’élimination de l’ancienneté comme critère de la rémunération !