Les travailleurs/euses colombiens/nes de la canne à sucre obtiennent des emplois permanents après une attaque brutale contre des grévistes

L’affiliée de l’UITA SINTRAINAGRO a obtenu des emplois directs et permanents pour les coupeurs de canne à l’usine sucrière de Risaralda dans le département du Valle del Cauca, dans l’ouest de la Colombie. Cet accord décisif a été signé le 5 mars après que 500 coupeurs de canne aient entamé une grève illimitée le 2 mars. Le jour suivant, ils étaient brutalement attaqués par les forces anti-émeute de l’État et les gardes armés de la société sucrière. Des dizaines de travailleurs ont été blessés lors de l’attaque et le responsable syndical local, Carlos Ossa Trejos, était dans un état critique.

Cet accord a été conclu après des négociations intensives entre le syndicat, le dirigeant de la centrale syndicale nationale CUT et le ministère du Travail.

Avant cet accord, les coupeurs de canne ayant plusieurs années d’ancienneté étaient employés avec des contrats à durée déterminée, et la mécanisation du travail a encore abaissé les salaires. L’accord engage la société à fournir des contrats de travail permanents à durée indéterminée et « conformes aux normes de l’OIT sur le travail décent » à tous les coupeurs de canne membres de SINTRAINAGRO, qui seront employés par une filiale de Risaralda, établie dans un délai de 10 semaines. La société ne peut pas licencier ou refuser d’embaucher des grévistes, doit « s’assurer de l’application des principes d’égalité et de non discrimination » dans l’attribution du travail et établir des mécanismes pour garantir le paiement des cotisations de sécurité sociale, entre autres mesures.

« Ce gouvernement veut créer une atmosphère de terreur pour quiconque ose protester. Mais les travailleurs et leurs familles relèvent la tête et commencent à défendre leur droit à l’emploi et à des conditions de vie décentes » a indiqué Mauricio Ramos de SINTRAINAGRO. « Il a une fois de plus été démontré que la mobilisation, les pressions et un combat pacifique sont les outils pour revendiquer ces droits ».