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Journée internationale de la femme 2016 – Joignez-vous à notre lutte pour le droit des femmes à l’alimentation, à l’eau et à la protection sociale

09.03.16 Editorial
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La malnutrition et l’insécurité alimentaire sont endurées de manière disproportionnée par les femmes. Aujourd’hui, quelques 793 millions de personnes dans le monde souffrent de malnutrition chronique et 70 pour cent d’entre elles sont des femmes.

Les causes de cette énorme surreprésentation des femmes parmi ceux et celles qui sont privés d’un des droits humains le plus fondamental – le droit à l’alimentation – sont bien connues. Elles comprennent une discrimination en matière d’accès à l’emploi, à l’équité salariale et aux droits de propriété, l’absence de protection de la maternité et d’accès à des structures d’accueil des enfants, ainsi qu’une charge inégale des responsabilités familiales.

Depuis 2009, l’UITA a deux représentantes au Comité intergouvernemental de la sécurité alimentaire mondiale (CSA). Elles ont contribué à sensibiliser au rôle crucial que jouent les travailleurs/euses de la chaîne de l’alimentation et à la nécessité d’inclure l’égalité des genres dans les actions menées à tous les niveaux pour améliorer l’accès de tous et toutes à l’alimentation. Selon un rapport de la FAO de 2011, les progrès réalisés dans l’élimination des obstacles à l’égalité des genres pourraient réduire de 12 à 17 pour cent le nombre de personnes sous-alimentées.

La sécurité alimentaire ne peut être atteinte sans la participation active des syndicats au plan politique et de la négociation collective. C’est pour cette raison qu’améliorer l’accès des femmes à un emploi rémunéré et à une protection sociale est à l’ordre du jour des négociations des affiliées de l’UITA dans plusieurs régions. La Fédération des travailleurs/euses de l’alimentation du Pakistan (PFWF) a, grâce à des négociations collectives, obtenu davantage d’emplois pour les femmes et un congé maternité plus long dans les usines Coca-Cola. Récemment, des femmes ont été embauchées pour la première fois comme caristes (article en anglais) et d’autres femmes sont en train d’être formées. Le syndicat a également obtenu des garderies sur les lieux de travail. En Colombie, le syndicat des travailleurs/euses de l’agriculture Sintrainagro a négocié une nouvelle clause de la convention collective qui prévoit d’ouvrir davantage d’emplois, 600 environ, aux femmes dans le secteur de la banane.

Les affiliées en Afrique se sont battues contre les pratiques discriminatoires concernant la protection de la maternité, l’allaitement, la santé et la sécurité, dont le harcèlement sexuel, et pour l’inclusion des femmes dans les régimes de sécurité sociale. Comme les femmes sont de plus en plus conscientes de leurs droits, elles deviennent aussi de plus en plus compétentes pour obtenir de meilleures conditions de travail.

L’un des principaux points de la réunion du CSA en octobre 2015 était le rôle fondamental de l’eau dans la sécurité alimentaire et la nutrition, ainsi que l’importance d’un accès égal à l’eau pour tous. Le rapport préparé par l’UITA pour les négociations, If water is life (Si l’eau est source de vie, texte en anglais), a souligné que si l’agriculture est le principal secteur consommateur d’eau, de nombreux/euses travailleurs/euses agricoles n’ont pas accès à l’eau potable sur leur lieu de travail et appelé les gouvernements à faire en sorte que le droit universel à l’eau et à l’assainissement soit garanti. Le CSA a adopté une recommandation appelant à des mesures pour « concevoir et mettre en œuvre des infrastructures et des technologies appropriées permettant d’améliorer la disponibilité de l’eau et l’accès à celle-ci à l’échelle des ménages, conçues de façon à alléger la pénibilité et le fardeau de la collecte et de l’élimination de l’eau, en particulier pour les femmes et les filles; réduire l’incidence des risques sanitaires liés à l’eau ; améliorer les conditions d’hygiène et de sécurité alimentaire, et le statut nutritionnel ; et donner un accès à de l’eau potable à tous/tes les travailleurs/euses sur leurs lieux de travail ».

La lutte pour les droits fondamentaux des femmes doit occuper un rang de priorité plus élevé dans l’ordre du jour des syndicats de façon à réduire le nombre inacceptable de femmes qui n’ont pas accès à une alimentation suffisante ou qui sont sous-alimentées.

Au niveau politique, il est essentiel que les syndicats contribuent activement au CSA par le biais des représentantes de l’UITA et qu’ils demandent et obtiennent l’inclusion des syndicats dans les discussions concernant les politiques nationales en matière de sécurité alimentaire.