Published: 29/04/2010
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Les charges de travail ne sont pas les seules choses à avoir augmenté chez Nestlé Waters Direct à Domodedovo, en Russie. Le syndicat de Domodedovo estime qu’il y a un lien direct entre l’augmentation brutale des heures de travail et les 6 accidents qui se sont produits en autant de mois, dont 3 accidents en une seule semaine.

Depuis que la société a fermé l’un de ses trois dépôts de distribution de la région de Moscou en novembre 2008, les chauffeurs doivent effectuer des journées de 12 heures, voire de 15-16 heures, pour obtenir une rémunération raisonnable. Ils sont contraints de charger et de décharger à la main des bouteilles d’eau de vingt kilos et d’effectuer jusqu’à 36 livraisons différentes chaque jour (cliquer ici pour le contexte). Le système de rémunération des chauffeurs ne comprend pas d’heures supplémentaires – c’est uniquement un système à la pièce avec des bonus. Certains chauffeurs qui avaient adhéré au syndicat ont été réaffectés à des véhicules plus petits, et il leur est difficile ou impossible d’atteindre leurs quotas. Ils effectuent donc leurs tournées avec des véhicules trop petits chargés avec des tonnes de marchandises mal arrimées.

Un camion avec 180 bouteilles d’eau – alors que le règlement prévoit un maximum de 140 – a été impliqué dans un accident le 5 avril. La version officielle est que le chauffeur roulait au-dessus de la limite de vitesse. De leur côté, les travailleurs/euses disent que le stress et des véhicules trop chargés sont une catastrophe annoncée.

Le 6 avril, un autre accident a été imputé à des freins défectueux. D’après le syndicat, l’accélération des cadences oblige plus de la moitié des véhicules à quitter le dépôt avec des problèmes mécaniques.

Le 12 avril, le véhicule de service du chauffeur Dmitry Kotelniko a été écrasé dans une collision avec un poids lourd, un accident qui a manqué lui coûter la vie. Il est resté dans le coma pendant 48 heures et est toujours en soins intensifs avec de graves blessures à la tête. Bien que cet accident fasse toujours l’objet d’une enquête, le syndicat estime qu’il est dû à la programmation chaotique liée à la suppression de la moitié des dispatchers, multipliant par deux la charge de travail de ceux qui restent. Le jour de l’accident, la tournée du chauffeur a consisté en livraisons locales à Domodedovo et d’une livraison plus longue d’une dizaine de kilomètres dans chaque sens à Moscou – le trajet qui l’a mené aux soins intensifs.

Depuis sa création l’an dernier, le syndicat demande sans succès des négociations sur les horaires de travail, les heures supplémentaires et les bonus. Nestlé a répondu par des affectations d’emploi discriminatoires, la réduction des salaires et le licenciement du vice-président du syndicat.

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