Publié : 15/09/2021

En cette Journée internationale de la démocratie, 7 mois après le coup d'État de la dictature militaire au Myanmar, le Comité exécutif de l'UITA appelle au retour immédiat à la démocratie ainsi qu’à la fin de la violence quotidienne contre tous-tes les défenseur-e-s des droits humains, y compris les syndicalistes.

Lors de sa réunion annuelle, qui s'est à nouveau tenue virtuellement, le CE a adopté une résolution appelant tous les gouvernements présents à la 76e Assemblée générale des Nations Unies, qui se déroule actuellement à New York, à rejeter le Conseil administratif d’État (SAC) du régime militaire et à reconnaître le gouvernement d'unité nationale (NUG) en tant que gouvernement démocratique représentatif du peuple du Myanmar.

La résolution demande également :

  • une action internationale plus déterminée pour mettre un terme au commerce des armes avec le régime militaire et d'imposer des sanctions économiques à tous les dirigeants militaires et à leurs intérêts commerciaux ;
  • des sanctions ciblées contre toutes les entreprises qui entretiennent des relations d’affaires avec des sociétés appartenant aux militaires du Myanmar ou à leurs associés, identifiées dans le rapport 2019 de l'ONU sur les droits humains comme des entreprises finançant l'armée et les crimes contre l'humanité.

L'UITA s'est jointe à d'autres fédérations syndicales internationales et à LabourStart pour lancer une pétition demandant à l'Assemblée générale des Nations Unies de refuser les lettres de créance à la dictature militaire et de reconnaître le gouvernement d'unité nationale.

Le Comité exécutif de l'UITA :

Condamne le coup d’État militaire du 1er février 2021 et la répression brutale des droits et des libertés dans tout le pays, y compris le meurtre de 1080 manifestant-e-s et l’arrestation de plus de 8048 personnes ayant participé au mouvement de désobéissance civile (MDC), dont plus de 6398 sont toujours en détention ;

Condamne en outre les accusations de subversion et de haute trahison portées contre 1984 défenseur-e-s des droits humains, y compris des dirigeant-e-s et des membres de syndicats, et la criminalisation de 16 organisations syndicales ;

Exprime sa plus grande indignation quant aux bombardements aériens par l’armée du Myanmar de villes et de villages, au déploiement récent de troupes et à l'escalade des opérations militaires dans plusieurs États et régions, dont les États Chin, Rakhine, Shan, Kachin, Karen et la région de Taninthari, au détriment d'innombrables vies ;

Se félicite de la charte fédérale démocratique du gouvernement d'unité nationale (NUG) et de son engagement clair à inclure tous les groupes ethniques dans la gouvernance démocratique du Myanmar et à mettre fin aux politiques racistes et discriminatoires des gouvernements précédents ;

Se félicite également de l'engagement pris par le gouvernement d'unité nationale (NUG) d’introduire les politiques et les réformes nécessaires pour garantir les droits syndicaux fondamentaux, ainsi que les droit à la liberté de réunion et à la liberté d'expression qui sont indispensables pour l’exercice par les travailleurs-euses de leurs droits syndicaux ;

Appelle tous les gouvernements à rejeter le Conseil administratif d’Etat (SAC) du régime militaire lors de la 76e session de l’Assemblée générale des Nations Unies et à reconnaître le gouvernement d'unité nationale (NUG) en tant que gouvernement démocratique représentatif du peuple du Myanmar ;

Appelle également à une action internationale plus déterminée pour mettre un terme au commerce des armes avec le régime militaire du Myanmar qui lui donne les moyens de réprimer la population et pour imposer des sanctions économiques à tous les dirigeants militaires et à leurs intérêts commerciaux ;

Soutient les sanctions ciblées contre toutes les entreprises qui entretiennent des relations d’affaires avec des sociétés appartenant aux militaires du Myanmar ou à leurs associés, identifiées dans le rapport 2019 de l'ONU sur les droits humains comme des entreprises finançant l'armée et les crimes contre l'humanité ;

Exprime sa solidarité à tous-tes les travailleurs-euses du Myanmar dans leur lutte pour la démocratie et transmet en particulier aux membres de l'UITA des éloges pour leur courage et leur détermination, et les assure de son soutien inconditionnel en cette période extrêmement difficile ;

Observe que la Journée internationale de la démocratie, célébrée le 15 septembre, est une importante journée d'action syndicale internationale qui doit se poursuivre au-delà de cette date, avec un engagement plus cohérent et constant des syndicats du monde entier pour soutenir la lutte pour la démocratie au Myanmar et obtenir la fin du régime militaire.

La Journée internationale de la démocratie, célébrée le 15 septembre, est une importante journée d'action syndicale internationale qui doit se poursuivre au-delà de cette date, avec un engagement plus cohérent et constant des syndicats du monde entier pour soutenir la lutte pour la démocratie au Myanmar et obtenir la fin du régime militaire.
Résolution du Comité exécutif de l'UITA sur le Myanmar