Publié : 27/07/2021

L'UITA s'est associée à des allié-e-s de la société civile au cours de 3 jours d'événements (25-28 juillet) pour confronter le Sommet sur les systèmes alimentaires de cette année convoqué par le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres. Défier le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires (UN FSS) a réuni des centaines d'organisations de la société civile, des universitaires et des scientifiques lors d'événements en ligne pour dénoncer le Sommet et présenter des idées et des stratégies pour réformer les systèmes alimentaires mondiaux en mettant l'accent sur les droits humains et l'agriculture durable, en particulier l'agroécologie.

  • Les inquiétudes concernant le Sommet sur les systèmes alimentaires ont commencé dès son annonce, notamment en ce qui concerne son rapport avec le Comité des Nations unies pour la sécurité alimentaire mondiale, la principale plateforme internationale et intergouvernementale inclusive œuvrant à l'élimination de la faim et à la garantie de la sécurité alimentaire et de la nutrition pour tous les êtres humains.
  • Les inquiétudes se sont intensifiées lorsque Agnes Kalibata a été nommée envoyée spéciale du Sommet sur les systèmes alimentaires, compte tenu de ses antécédents au sein de l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (en anglais: « Alliance for a Green Revolution in Africa »), qui encourage le développement de l'agriculture de haute technologie et de l'agriculture intensive grâce à des financements de la Banque mondiale et de la Fondation Gates.
  • En janvier 2021, le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l'alimentation, Michael Fakhri, a fait part publiquement de ses inquiétudes quant au manque d'attention portée aux droits humains: dans une lettre ouverte adressée à Kalibata, il écrit : « Le Sommet semble toujours être fortement biaisé en faveur d'un type d'approche des systèmes alimentaires, à savoir les solutions basées sur le marché. Depuis la crise alimentaire de 2008, on craint toujours que le fait de dépendre des financiers et des entrepreneurs pour dominer les systèmes alimentaires ne conduise à davantage d'instabilité... Une approche des systèmes alimentaires fondée sur les droits humains place toutefois les personnes avant les profits. Les droits humains garantissent que les marchés servent les besoins sociaux et obligent les États à fournir aux populations une protection sociale adéquate. Le défi ne consiste pas seulement à éliminer la faim et la malnutrition. Notre devoir envers nous-mêmes et les générations futures est de modifier les systèmes alimentaires de manière à ce que chaque habitant-e de la planète puisse vivre dans la dignité. Il n'y aura pas de véritables solutions si nous nous concentrons sur la science et la technologie, les profits et les marchés, sans aborder également les questions fondamentales d'égalité, de responsabilité et de gouvernance. »

La date finale du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires n'a pas encore été fixée, mais l'UITA continuera à travailler avec ses allié-e-s de la société civile pour dénoncer tout sommet qui n'a pas pour objectif les droits de ceux-celles qui travaillent dans l'agriculture et qui renforce le contrôle des entreprises sur le système alimentaire.

Notre devoir envers nous-mêmes et les générations futures est de modifier les systèmes alimentaires de manière à ce que chaque habitant-e de la planète puisse vivre dans la dignité. Il n'y aura pas de véritables solutions si nous nous concentrons sur la science et la technologie, les profits et les marchés, sans aborder également les questions fondamentales d'égalité, de responsabilité et de gouvernance.
Michael Fakhri, Rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l'alimentation