L'UITA salue le nouveau rapport de l'IPEN, le réseau d'ONG pour un avenir sans substances toxiques, qui met en évidence l'impact sur les femmes de l'exposition aux substances chimiques.
Le document intitulé « Gender Review Mapping with a Focus on Women » (en anglais), rédigé conjointement avec l'Approche stratégique de la gestion internationale des produits chimiques (SAICM), confirme que les femmes peuvent être exposées à des pesticides sur leur lieu de travail même si elles ne les appliquent pas directement, par exemple lorsqu'elles cueillent des feuilles de thé, lavent des conteneurs de pesticides ou des équipements de protection contaminés.
Parmi d'autres conclusions clés, on peut citer :
- Les femmes travaillant dans l'agriculture et les conserveries alimentaires peuvent être fortement exposées aux carcinogènes et aux perturbateurs hormonaux, ce qui augmente le risque de cancer du sein ; le risque de cancer du sein préménopausique étant le plus élevé pour les travailleuses des conserveries alimentaires
- Il y a un manque de recherche et d'information sur l'exposition des femmes aux produits chimiques ou aux nanomatériaux et leurs effets sur la physiologie spécifique des femmes ou sur leur système endocrinien, ainsi que sur les effets à long terme sur leur santé reproductive. Les données ventilées par sexe dans les statistiques du travail sont malheureusement souvent insuffisantes quant à l'exposition professionnelle aux substances chimiques dangereuses
- Les femmes sont généralement touchées de manière disproportionnée par l'exposition aux produits chimiques et aux déchets et ont moins accès à la participation dans la prise de décision
Le rapport recommande aux gouvernements d'adopter à la fois des règlementations pour protéger les femmes contre l'exposition aux perturbateurs hormonaux et de légiférer pour interdire l'importation, l'exportation et l'utilisation de pesticides extrêmement dangereux.
Comme l'a fait remarquer la Présidente de l'ICCM5, Gertrud Sahler, « Il est à mon avis essentiel que nous utilisions le potentiel de l'intégration de la dimension de genre pour rendre notre travail dans le domaine des produits chimiques et des déchets plus complet, plus efficace et plus durable. Assurer à chacun-e l'égalité des droits, des chances et des responsabilités dans la prise de décision n'est pas seulement une question de droits humains, c'est aussi la clé pour atteindre les objectifs de développement durable à l'horizon 2030 ».
Lecture complémentaire : Manuel de l'UITA « Rendre les femmes visibles dans la santé et sécurité au travail »
