Publié : 18/10/2021

La grève des travailleurs-euses de Bel en Turquie pour le droit à la négociation collective entre dans son sixième mois alors que la solidarité internationale se renforce. Bien que le Groupe Bel prétende défendre les droits humains dans ses politiques d'entreprise, dans la pratique, cette société transnationale française vise à démanteler les syndicats et maximise ses profits au détriment des communautés locales en Turquie.

Lorsque la majorité des travailleurs-euses de Bel Karper à Corlu ont rejoint l'affiliée de l'UITA Tekgıda-İş en avril 2015, au lieu de reconnaître le droit des travailleurs-euses à s'organiser et à négocier collectivement, l'entreprise s'est lancée dans une bataille juridique de près de six ans pour priver les travailleurs-euses de leurs droits. Le 26 novembre 2020, la Cour suprême s'est prononcée en faveur du syndicat et a approuvé le statut de négociateur du syndicat. Malgré la délivrance par le ministère du Travail d'un certificat de statut de groupe de négociation du syndicat le 5 janvier 2021, le Groupe Bel a refusé d'entamer des négociations et les travailleurs-euses n'ont eu d'autre choix que d'exercer leur droit légal de grève le 17 mai 2021.

L'UITA a demandé à plusieurs reprises au Groupe Bel d'entamer des négociations avec Tekgıda-İş et fait activement campagne pour pousser le Groupe Bel à participer aux négociations :

  • Les affiliées françaises de l'UITA, FGA-CFDT et FGTA-FO, ont exprimé leur solidarité avec les travailleurs-euses en grève.
  • Les membres de l'IBT, l'affiliée nord-américaine de l'UITA, à Little Chute, Wisconsin, États-Unis, ont exprimé leur solidarité après avoir été informé-e-s par leur syndicat de la lutte en Turquie.
  • Les membres de la section locale 1473 de UFCW ont distribué des prospectus expliquant le conflit aux travailleurs-euses employé-e-s par la laiterie La Grander’s Hillside Dairy, un fournisseur de cheddar à Bel Turquie basé dans le Wisconsin.
  • Le syndicat est en train de rassembler des preuves de l'action illégale de la société et les présenter aux autorités turques.
  • Le consulat de France à Istanbul a été appelé à user de son influence pour persuader l'entreprise de faire respecter les droits de ses employé-e-s dans l'ensemble de ses activités en Turquie.

En expliquant l'action de solidarité, le Président de la section locale 1473 de UFCW, Jake Bailey, a déclaré : « Nous n'avons pas eu à trouver du temps pour faire cela, ce n'était pas une activité supplémentaire. La solidarité internationale avec nos camarades du monde entier est une priorité ! »

 

Nous n'avons pas eu à trouver du temps pour faire cela, ce n'était pas une activité supplémentaire. La solidarité internationale avec nos camarades du monde entier est une priorité !
Jake Bailey, Président, section locale 1473 de UFCW