Published: 30/10/2009
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Les Principes de conduite des affaires de Nestlé : « respecter le droit du personnel à s’affilier ou non à des syndicats, à condition que ce droit soit exercé en toute liberté, et établir un dialogue constructif avec ces syndicats ».

Si les employés/es ont besoin d’information sur cette question la direction est disposée à les aider.

Les affaires vont bien à l’usine Nescafé de Panjang en Indonésie. Les trois quarts de la production sont exportés vers les pays industrialisés. La société est en mode embauche.

Les nouveaux/velles employés/es se voient remettre deux document au moment de leur embauche : le contrat d’emploi et une demande d’adhésion à une organisation appelée FKBNI. Conformément aux Principes de conduite des affaires de Nestlé, la société les informe qu’ils/elles peuvent y adhérer ou non, pour s’assurer que leur décision est prise librement. C’est ainsi que les choses doivent être, parce que les Principes de conduite des affaires de Nestlé disent clairement que « Nestlé désire donner un exemple de comportement respectueux des droits de l’homme dans la marche de ses affaires et s’efforce d’encourager l’amélioration des conditions sociales, qui sont un facteur important pour la stabilité du développement. »

Dans la poursuite de ces objectifs, Nestlé a même adopté un programme de discrimination positive.

Il n’est pas toujours facile d’établir un syndicat en Indonésie. Plusieurs décennies de dictature autoritaire et un système judiciaire notoirement corrompu (même la Banque mondiale a déclaré qu’il était impossible d’obtenir un procès équitable dans ce pays) jettent de l’ombre sur le milieu de travail. Les travailleurs/euses ont raison de craindre pour leur sécurité d’emploi.

Depuis décembre 2007, Nestlé a donc encouragé la croissance d’une organisation appelée FKBNI, qui clame représenter les intérêts des travailleurs de Nescafé Panjang. Nestlé a en fait payé pour que le “syndicat” soutenu par l’entreprise se réunisse – dans le luxueux hôtel Lampung Sheraton.

Le moment choisi n’avait rien d’une coïncidence. Depuis l’automne 2007, le SBNIP (Nestle Indonesia Workers’ Union – Panjang), affilié à l’UITA, qui représentait les travailleurs/euses de l’usine, tentait d’obtenir l’ouverture de négociations sur des changements L’année 2007 avait été marquée par une inflation galopante des prix des aliments et des autres produits de première nécessité. Le SBNIP souhaitait négocier les salaires dans le cadre de la négociation collective et faire inclure les échelles salariales dans la convention collective. Le syndicat croit qu’il s’agit là d’un droit fondamental.

La direction de Nestlé prétend que les salaires sont un « secret commercial ». Des pressions ont été faites sur les membres du SBNIP pour qu’ils/elles adhèrent au FKBNI. Des signatures ont été forgées sur les documents d’adhésion. Les membres du SBNIP ont reçu des visites à leur domicile, où les Principes de conduite des affaires et l’adhésion de Nestlé au Pacte mondial des Nations unies leur ont été expliqués. D’autres ont été transférés/es et mis/es sous surveillance vidéo. Les demandes des membres du FKBNI pour des bourses d’études pour leurs enfants sont acceptées; celles des membres du SBNIP sont rejetées pour des « raisons administratives »..

L’an dernier, au nom du SBNIP, l’UITA a déposé soumission auprès du Point de contact national de l’OCDE, dont les Principes directeurs à l’intention des sociétés multinationales exigent que ces dernières appliquent les normes de droits humains internationalement reconnues, y compris les droits syndicaux. La soumission fait état de violations graves des Principes directeurs et demande au Point de contact national d’intervenir pour faciliter de véritables négociations collectives chez Nestlé Indonésie.

Pendant que la soumission était traitée par le gouvernement suisse, la direction générale de Nestlé se tournait vers le tribunal du travail local pour imposer une convention collective. Le tribunal du travail a bien entendu lancé un ultimatum : le syndicat doit accepter la convention collective proposée par Nestlé sous peine de revenir à une entente encore plus ancienne et doit signer dans un délai de 15 jours. L’entente proposée par la direction ne fait que prolonger la convention actuelle et ne contient ni salaires négociés ni divulgation des échelles salariales, qui demeurent un « secret commercial »

Nestlé a « concédé » qu’elle accepterait peut-être de négocier les salaires en 2010 – mais insisté pour que le SBNIP signe d’abord la proposition de la société pour 2008-2009 et pour que le FKBNI – l’organisation créée par la société et soutenu dans le but de détruire le SBNIP – soit incluse dans le processus. Pendant ce temps, la direction continue d’exercer une pression constante – la Nespression – sur le SBNIP.

Malgré l’ordonnance du tribunal, rien n’empêche Nestlé d’ouvrir de véritables négociations MAINTENANT avec le SBNIP en vue de la conclusion d’une nouvelle convention collective. Rien, sauf son engagement à maintenir la pression sur les travailleurs/euses dans le but d’affaiblir les organisations syndicales à Nestlé Panjang et ailleurs dans le monde au sein de la plus grande société d’alimentation mondiale.

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Pour en apprendre davantage sur Nestlé, la Nespression et la lutte des travailleurs/euses, visitez www.nespressure.org