Publié : 08/02/2024

A l'approche des élections européennes et de la prochaine réforme de la politique agricole commune (PAC), l'EFFAT/UITA-Europe a récemment organisé une audition soutenue par les député-e-s européen-ne-s Maria Noichl et Martin Häusling. Alors que les manifestations d'agriculteurs-trices s'opposant au Green Deal de l'UE déferlent sur l'Europe, l'EFFAT a présenté sa vision d'une PAC plus juste et a tracé une ligne rouge : les conditions de travail des travailleurs-euses agricoles ne sont pas négociables et doivent être améliorées lors de la prochaine réforme de la PAC par le biais d'un nouveau renforcement de la conditionnalité sociale.

Malgré le succès de la conditionnalité sociale en 2021, la réalité est que le travail agricole reste l'une des professions les plus précaires, les plus mal rémunérées et les plus pénibles d'Europe. Les expériences vécues par près de 4 millions de travailleurs-euses agricoles sont caractérisées par des luttes, des privations et des abus de travail. Avec son Appel pour une PAC plus juste, l'EFFAT demande instamment à la prochaine UE d'accélérer les efforts pour s'assurer que la conditionnalité sociale ne soit pas seulement une politique mais aussi une pratique.

La vision de l'EFFAT met l'accent sur :

  • Renforcer la conditionnalité sociale par un système solide de sanctions et d'inspections accrues afin d'assurer sa mise en œuvre effective.
  • Élargir les critères d'attribution des paiements directs, y compris le niveau et la qualité de l'emploi, afin de promouvoir la croissance et l'emploi dans les zones rurales.
  • Mise en place de programmes d'éducation et de formation financés par la PAC pour les travailleurs-euses agricoles.

Kristjan Bragason, secrétaire général de l’EFFAT/UITA-Europe, a déclaré : « Si les agriculteurs et agricultrices sont en difficulté, les conditions des travailleurs et travailleuses agricoles sont insupportables. Une PAC plus juste doit résoudre les déséquilibres de la chaîne alimentaire : la concentration disproportionnée des pouvoirs qui fait que certains acteurs engrangent des bénéfices et que les travailleurs et travailleuses agricoles vulnérables en paient le prix. »

Si les agriculteurs et agricultrices sont en difficulté, les conditions des travailleurs et travailleuses agricoles sont insupportables. Une PAC plus juste doit résoudre les déséquilibres de la chaîne alimentaire : la concentration disproportionnée des pouvoirs qui fait que certains acteurs engrangent des bénéfices et que les travailleurs et travailleuses agricoles vulnérables en paient le prix.
Kristjan Bragason, secrétaire général de l’EFFAT/UITA-Europe