Publié : 17/06/2023

Le 15 juin, au lendemain du naufrage d'un bateau de pêche transportant jusqu'à 750 migrant-e-s au large des côtes grecques, causant la mort d'un nombre indéterminé de personnes, le panel sur l'égalité du Congrès de l'UITA a inclus un rapport accablant de Jean-Renè Bilongo, responsable des affaires des migrant-e-s à la FLAI-CGIL (Italie), qui a décrit l'exploitation des travailleurs et travailleuses agricoles migrant-e-s, en particulier des travailleuses agricoles, qui souffrent de bas salaires, de violence et de harcèlement sexistes endémiques, ainsi que d'attaques populistes, voire fascistes, contre les migrant-e-s.

  • Une résolution soumise au Congrès par FOBTOB (Nigeria) et KUSPAW (Kenya), avec des amendements de EFFAT-UITA et NGG, a rappelé aux délégué-e-s de prendre « en considération le fait que l’inefficacité des structures gouvernementales, les mauvaises politiques économiques, le fort taux de chômage des jeunes et le manque d’espoir d’une vie de qualité sont autant de facteurs qui ont contribué à la migration irrégulière de travailleurs-euses, en particulier de jeunes et de femmes, vers diverses destinations, notamment l’Europe, à travers la mer Méditerranée, ce qui a conduit à des catastrophes humaines ».
  • Soutenant la résolution, Alberto Kulberg Taub, de FAI-CISL (Italie), a déclaré qu'en ce qui concerne la traite des êtres humains, il était nécessaire « de développer des aptitudes et des compétences afin de renforcer l'assistance directe aux victimes, de contrer les activités criminelles qui sous-tendent l'exploitation, de sensibiliser les cibles à risque » ; il a appelé à « une plus grande coopération transfrontalière à mettre en œuvre également par le biais d'accords qui garantissent les droits des travailleurs et travailleuses migrant-e-s, leur professionnalisation et l'émergence des connaissances et de l'expérience acquises 'sur le terrain' ».
  • Faute de temps lors du Congrès, la résolution a été renvoyée et adoptée à l'unanimité par le Comité exécutif de l'UITA le 16 juin 2023.
Le 28e Congrès de l'UITA invite l’UE et ses États membres à mettre fin au pacte sur les migrations et l'asile, car il entraîne des violations des droits, notamment des procédures accélérées aux frontières sans garanties suffisantes, un recours accru à la détention et des retours dangereux, et les invite à adopter une politique migratoire véritablement inclusive. Des voies de migration régulières et sûres doivent être mises en place afin d’éviter que des gens ne risquent leur vie en traversant la mer Méditerranée.
Résolution 7 du Congrès de l'UITA sur les travailleurs-euses migrant-e-s et la vulnérabilité des victimes de la traite des êtres humains à travers la Méditerranée