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L'entretien peut être un travail dangereux

23.10.14 News
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USA%20-%20UNITE%20Housekeeping%20Can%20Be%20Dangerous%20Work_0Les travailleurs/euses de l'hôtellerie ont un taux de blessures supérieur de 40 pour cent à celui de tous les autres salariés/es du secteur des services. Et parmi les travailleurs/euses de l'hôtellerie, le personnel d'étage a le taux de blessures le plus élevé. Presque tous les salariés/es de cette catégorie sont des femmes, le plus souvent immigrées ou femmes de couleur. Chaque jour, elles soulèvent des matelas de 50 kg, poussent de lourds chariots d'étage le long de kilomètres de couloirs, grimpent sur des escabeaux pour nettoyer les surfaces en hauteur ou se mettent à quatre pattes pour récurer les sols. Ces tâches sont souvent effectuées des dizaines de fois par jour, avec des conséquences néfastes pour leur santé, simplement pour gagner leur pain quotidien.

Une étude récente sur plus de 600 employés/es d'étage des Etats-Unis et du Canada montre que 91 pour cent d'entre eux/elles souffrent de douleurs liées à leur travail, dans les proportions suivantes :

"    77 pour cent ont indiqué que ces douleurs interfèrent avec leurs activités courantes.
"    deux employés/es sur trois ont consulté un médecin pour traiter les douleurs liées à leur travail.
"    66 pour cent prennent des analgésiques pour parvenir à effectuer leur quota de travail quotidien.

Une étude réalisée en 2009 par l'American Journal of Industrial Medecine a comparé les taux de blessures des employés/es de l'hôtellerie en fonction de leur sexe, race/ethnicité, catégorie d'emploi et employeur. Les résultats de cette étude montrent notamment que :

"    Les employés/es d'étage ont le taux le plus élevé de blessures, 7,9 pour cent, soit 50 pour cent de plus que tous les autres employés/es de l'hôtellerie.
"    Les travailleuses de l'hôtellerie ont 50 pour cent de chances de plus d'être blessées que les travailleurs.
"    Les employés/es d'étage hispaniques ont le taux de blessures le plus important, 10,6 pour cent. Les employés/es d'étage hispaniques présentent le taux de blessures le plus élevé de tous les groupes raciaux et ethniques, et ont une incidence de blessures deux fois supérieure à celle des employés/es de race blanche.

Ces résultats s'expliquent par :

"    Des charges de travail considérables : dans la plupart des hôtels, une employée d'étage doit nettoyer 15 chambres ou plus par jour. Pour remplir son quota, elle saute souvent les pauses et effectue des heures supplémentaires. Les lits de luxe avec des matelas plus épais, trois paires de draps et des duvets et coussins plus nombreux qu'auparavant, deviennent également de plus en fréquents. D'autres éléments, comme les machines à café, les peignoirs et les miroirs du sol au plafond peuvent faire du nettoyage de la chambre une tâche plus difficile et plus longue.
"    L'accélération de la charge de travail : des activités florissantes et les tarifs élevés des chambres obligent le personnel d'étage à travailler dans des délais serrés tout en préservant la qualité d'accueil des clients. De nombreux/euses employés/es d'étage ont indiqué que leurs hôtels étaient en sous-effectifs et qu'ils/elles doivent travailler trop rapidement, accroissant leur risque de blessure.