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Des particules infimes mais un risque considérable : l'UITA publie des recommandations sur l'utilisation des nanotechnologies dans les denrées alimentaires en collaboration avec plusieurs ONG internationales

26.03.15 News
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En réponse à l'inquiétude croissante entourant l'utilisation non réglementée des nanomatériaux par les industriels du secteur alimentaire, une coalition internationale, à laquelle a participé l'UITA, a publié aujourd'hui des recommandations de politique à l'intention des entreprises agroalimentaires et connexes, afin de les aider à éviter ou à réduire les risques découlant de l'utilisation de ces substances dans les produits et les emballages.

La recommandation enjoint les entreprises à : adopter et publier une politique détaillée expliquant leur utilisation des nanomatériaux, le cas échéant ; publier une analyse de sécurité de tous les nanomatériaux utilisés ; élaborer des normes pour les fournisseurs ; marquer tous les produits contenant des nanoparticules de taille inférieure à 500 nm et adopter une approche hiérarchisée des mesures de contrôle des risques, afin d'éviter l'exposition de leurs employés aux nanomatériaux.

Un nombre croissant d'études indique que l'ingestion ou l'inhalation de nanomatériaux manufacturés, c'est-à-dire des matériaux contenant des particules extrêmement fines (pour comparaison, un cheveu humain mesure 100 000 nanomètres de diamètre), peut présenter de nombreux risques sanitaires. La Food and Drug Administration (agence fédérale américaine des produits alimentaires et médicamenteux), qui n'a à ce jour publié aucune réglementation sur les nanomatériaux dans les additifs alimentaires, déclare dans ses lignes directrices qu'elle « [n'a] pas connaissance d'un ingrédient alimentaire [...] à l'échelle du nanomètre pour lequel il existerait des données généralement disponibles suffisantes » permettant de classer ledit ingrédient comme GRAS (Generally Recognized As Safe, généralement reconnu comme sans danger). Pourtant, aucun organisme gouvernemental n'a adopté de réglementation sur les nanomatériaux relative à la protection du lieu de travail, des consommateurs ou de l'environnement. Les groupes de pression de l'industrie ont résisté aux contraintes réglementaires et même à la mise en place de registres publiquement accessibles recensant les produits contenant des nanomatériaux, qui aideraient à identifier les risques potentiels. Par ailleurs, les entreprises ont de plus en plus tendance à s'affranchir du problème en affirmant que seuls les matériaux incorporant des particules mesurant 100 nanomètres ou moins doivent être qualifiés de « nanomatériaux », en dépit du nombre croissant d’éléments laissant penser que l'exposition à des particules dont la taille est comprise entre 101 et 1000 nm a des effets délétères sur la santé.

Les recommandations de politiques relatives aux nanomatériaux, élaborées par As You Sow, Center for Food Safety, Center for International Environmental Law, Environmental Working Group, Food and Water Watch, Les Amis de la Terre, The Institute for Agriculture and Trade Policy, The International Center for Technology Assessment et l'UITA, s’accompagnent d'une fiche d'information visant à aider les entreprises et les consommateurs à mieux comprendre les risques potentiels. Elles visent à fournir une recommandation unique aux industriels du secteur, approuvée par les groupes qui travaillent sur les questions politiques relatives aux nanomatériaux, afin d'éviter la confusion et les voix discordantes.

Ron Oswald, Secrétaire général de l'UITA, a déclaré : « Les nanomatériaux manufacturés entrent rapidement dans la production commerciale, à tous les stades de la chaîne alimentaire, en l’absence de législation spécifique en matière de sécurité et d'évaluation du risque permettant de protéger les travailleurs, le public et l'environnement. Nous sommes très heureux d'avoir participé à ces travaux et nous espérons que les occasions de partager notre point de vue et nos recommandations spécifiques seront nombreuses. »