L’UITA appelle les ministres du Tourisme du G20 à prendre immédiatement des mesures pour protéger les travailleurs-euses du secteur durant la crise du COVID-19

L’UITA a prévenu les ministres du Tourisme du G20 qu’il faudrait probablement plusieurs années avant que le secteur du tourisme retrouve le niveau d’activité précédant la crise du COVID-19. Dans une déclaration (en anglais) présentée à la réunion extraordinaire virtuelle des ministres du Tourisme du G20 du 24 avril, l’UITA affirme qu’une reconstruction du secteur qui se ferait sans une participation active des syndicats dans l’orientation des politiques de développement déboucherait sur un secteur du tourisme dans lequel des millions de travailleurs-euses continueraient à ne pas avoir de droits, de protection sociale et de sécurité du revenu.

La déclaration attire l’attention sur le fait que les droits des travailleurs-euses ne doivent pas être suspendus ou différés pendant la crise du COVID-19 et appelle à l’adoption d’un programme qui donne la priorité aux travailleurs-euses et qui protège pleinement le droit de se syndiquer.

La déclaration appelle également à l’adoption de protocoles qui protègent les salarié-e-s de l’hôtellerie, avec notamment la fourniture d’équipements de protection individuelle, des moyens de transport sûrs et une formation sur la santé et sécurité au travail, précisant que « ces protocoles doivent s’appliquer à tout-e-s les travailleurs-euses, y compris ceux et celles occupant des formes d’emploi atypiques ».

S’appuyant sur les travaux du groupe de pilotage HRCT de l’UITA dénonçant les faux programmes « verts » de l’industrie hôtelière, la déclaration appelle à soutenir le document de l’OMS Operational considerations for COVID-19management in the accommodation sector (Procédures opérationnelles pour la gestion du COVID-19 dans le secteur hôtelier) (en anglais), qui présente des directives claires sur la protection des salarié-e-s et des client-e-s et qui spécifie que les programmes facultatifs qui permettent aux clients de renoncer volontairement aux services d'entretien ménager doivent être suspendus.

Le dernier rapport de l’OIT sur le COVID-19, daté du 7 avril 2020, « estime que 1,25 milliard de travailleurs-euses représentant près de 38 pour cent de la main-d’œuvre mondiale » dans des secteur clés sont touché-e-s par le COVID-19. Parmi les secteurs les plus touchés figurent l’hôtellerie et la restauration, représentant 144 millions de travailleurs-euses, dont plus de la moitié sont des femmes, selon ce rapport.

Cette déclaration fait suite à l’intervention le 7 avril de la Secrétaire générale de l’UITA Sue Longley lors de la réunion virtuelle du groupe de travail du G20 sur le tourisme.