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Travail_précaire @ Nestlé.Kabirwala.com

07.12.11 News
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L’usine laitière de Nestlé à Kabirwala, Pakistan, dépend du travail quotidien de centaines de travailleurs/euses précaires fournis pas des sous-traitants sur la base de « pas de travail, pas de salaire ». Lorsque le syndicat a commencé à aider les travailleurs/euses précaires de longue date à obtenir le statut d’employés directs et permanents – conformément à la loi – la direction a réagi par des licenciements en masse, des provocations, des poursuites policières et des agressions de la part des sous-traitants et d’hommes de main.

Muhammad Saleem était employé comme travailleur sous contrat dans le département classement et emballage de l’usine de Kabirwala depuis 2006. Il décrit ci-dessous les conditions du travail précaire à l’usine, et ce qui s’est passé lorsque le syndicat a soutenu les tentatives des travailleurs/euses sous contrat d’obtenir le statut d’employés directs et permanents conformément à la loi.

« Nous recevions toujours les mêmes tenues de travail que les travailleurs permanents de Nestlé, mais lorsque nous avons entamé une action en justice pour demander que nos emplois deviennent permanents, la direction a changé nos tenues de travail en disant : « Vous êtes les travailleurs sous contrat, il vous faut une autre tenue de travail ».

« Nous n’avions jamais nos propres tenues de travail, nous les partagions… »

Nous n’avions jamais nos propres tenues de travail, nous les partagions. En arrivant à l’usine, les travailleurs qui partaient nous donnaient leurs tenues de travail, que nous donnions après avoir fini notre quart aux travailleurs qui arrivaient.

C’était pareil avec les chaussures ; nous recevions les chaussures des travailleurs qui avaient fini leur quart et les passions ensuite à ceux qui arrivaient. Peu importe que les tenues de travail et les chaussures soient à la bonne taille ou confortables. Les travailleurs souffraient parfois d’irritations de la peau, mais cela n’a jamais été considéré comme un problème sérieux, à la fois par les travailleurs et la direction ; notre priorité était d’avoir une journée de travail. A la haute saison, il y avait toujours une pénurie de tenues de travail et à ce moment-là, nous recevions des tenues de travail vieilles et abîmées.

Pressions sur la famille

Mon père travaillait déjà chez Nestlé comme garde de sécurité, par le biais d’une société de sécurité privée, ce qui m’a permis de commencer à travailler à l’usine en 2006. Lorsque nous avons entamé une action en justice en 2010, l’attitude de la direction a changé et j’ai été affecté au nettoyage au lieu de l’emballage. La direction a exercé des pressions sur mon père en disant « Si votre fils n’annule pas l’action en justice, vous perdrez également votre emploi ». Pendant plus d’un mois, mon père a été en butte à des pressions et des intimidations de la part de la direction, pour être finalement renvoyé.

Après avoir entamé notre action en justice, il est devenu difficile d’obtenir une journée de travail. Lorsque la direction a licencié 58 travailleurs, nous avons organisé une manifestation. En réaction, la direction a licencié 33 travailleurs supplémentaires le 9 juin. Nos ordonnances de suspension ont été confirmées par le tribunal des prud’hommes et la direction ne pouvait pas légalement nous licencier – mais c’est pourtant ce qu’elle a fait !

Agressés par des hommes de main

Le jour suivant, le 10 juin, nous avons à nouveau organisé une manifestation devant le commissariat de police du district à Khanewal. La manifestation a pris fin vers midi et nous sommes repartis par petits groupes.  J’étais avec deux collègues de travail sur une moto en direction de l’usine. En chemin, le sous-traitant Iqbal Ramzan (l’un des fils de « Ramzan and Sons », qui fournit une main d’œuvre en sous-traitance à Nestlé) et 5 ou 6 personnes nous ont arrêtés et battus avec des bâtons. Nous avons été blessés ; des collègues nous ont emmenés à l’hôpital où nous avons reçu des soins d’urgence.

Le sous-traitant a déposé une plainte contre nous au commissariat avant même que nous puissions nous y rendre pour porter plainte contre l’agression ! C’est sans doute pour cette raison que je n’ai pas eu de certificat médical à l’hôpital.

Les ordonnances de suspension rendues par les prud’hommes sont toujours valables, mais Nestlé refuse que nous reprenions le travail.

Halte à la Nespression – envoyez un message à Nestlé ! Cliquez ici pour demander à la plus grande société agroalimentaire mondiale  de respecter les droits syndicaux et cesser de sanctionner les travailleurs/euses sous contrat au Pakistan.