Guerre. Pandémie. Crise climatique. Autoritarisme. Inégalités.
Avec tant de crises qui s'entremêlent et s'accélèrent, il serait rationnel d'accueillir ce 1er mai avec un cœur lourd et un regard sombre. Et pourtant, notre histoire, notre présent et notre avenir sont tous une source d'inspiration et d'espoir alors que nous nous réunissons pour célébrer notre journée !
Malgré les nombreux défis posés par le COVID au cours des deux dernières années, nous avons travaillé dur pour rester connectés. Nous avons lutté et appris à utiliser les nouvelles technologies pour poursuivre notre combat pour les droits. Nous avons enduré les frustrations liées à l'inégalité de l'accès à Internet pour développer le mouvement dans le monde entier. Nous avons insisté pour maintenir nos réseaux et nos activités en ligne, alors même que nous aspirions à la connexion humaine si souvent perdue dans le domaine virtuel. Nous nous sommes appuyés sur nos 102 ans d'histoire pour rester forts et concentrés, comme l'ont fait nos camarades du passé malgré les pandémies, les guerres mondiales et les innombrables crises. Et bien que les progrès soient toujours inégaux et incomplets, nous avons poursuivi notre marche en avant : des syndicats se sont organisés et ont été reconnus, des conventions collectives ont été négociées et signées, des syndicalistes emprisonné-e-s ont été libéré-e-s, des pas en avant ont été faits en matière d'égalité des droits pour tous-tes les travailleurs-euses, des formations et des débats ont été organisés tant pour les syndicalistes expérimenté-e-s que pour les plus novices.
Notre présent est également débordant de luttes, mais nous nous rappelons que ces combats nous donnent non seulement l'occasion de gagner pour les travailleurs-euses du monde entier, mais aussi de préparer la prochaine génération. Qu'il s'agisse de la lutte pour préserver les lois sur la santé et la sécurité au travail pour les travailleurs-euses de la viande au Brésil, de la lutte pour la reconnaissance syndicale et un contrat pour les travailleurs-euses de l'hôtellerie à NagaWorld au Cambodge, de la lutte contre le harcèlement sexuel et la violence sexiste dans les plantations du Malawi, de la lutte pour les travailleurs-euses de la restauration rapide de McDonald's à Starbucks en Europe et en Amérique du Nord, ou de la lutte pour les droits syndicaux et une législation du travail forte aux Bermudes, nous nous engageons à nouveau dans ces combats parmi tant d'autres. Ils font tous avancer le mouvement.
En ce 1er mai, nos pensées se tournent inévitablement vers nos camarades d'Ukraine qui se battent et meurent pour défendre la démocratie, l'autodétermination et l'État de droit. L'Ukraine n'est cependant pas seule dans ces luttes : au Myanmar, à Hong Kong, aux Philippines, au Brésil, en Algérie, en Afrique de l'Ouest, au Bélarus et en Russie, les travailleurs-euses se battent pour défendre leurs droits et la démocratie. L'UITA se tient aux côtés du peuple ukrainien et de toutes les personnes qui luttent contre les forces de l'autoritarisme et de la militarisation en ce premier mai. Nous nous engageons à nouveau à soutenir ces luttes jusqu'à ce que tous les peuples, y compris le peuple ukrainien, soient à nouveau libres.
Alors même que ces crises déferlent, nous apprenons de la lutte. De nouveaux leaders émergent grâce à nos combats, les liens internationaux de solidarité se renforcent grâce à nos campagnes, la santé et la sécurité au travail sont plus proches que jamais d'être un droit fondamental au travail. Ensemble, nous nous battrons chaque jour pour que les personnes et la planète passent avant les profits.
Joyeux 1er mai, camarades ! La solidarité pour toujours !
