Publié : 28/08/2020

Une entreprise de conserves de poisson et de sandwichs prêts à l'emploi, Dardanel, située dans la province de Çanakkale, au nord-ouest de la Turquie, a contraint plus de 1000 travailleurs à maintenir la production dans ses locaux pendant deux semaines, entre le 29 juillet et le 9 août 2020, après que plus de 40 travailleurs ont été testés positifs au coronavirus. Selon des chiffres récents, au total 150 travailleurs de l'usine de Dardanel ont maintenant été testés positifs, et 56 ont été hospitalisés.

Selon les médias, les travailleurs testés positifs au coronavirus ont d'abord été placés en quarantaine à leur domicile, mais en raison des perturbations et du ralentissement de la production, l'entreprise a demandé au Comité de santé publique de la province de Çanakkale l'autorisation d'augmenter le niveau de production afin de respecter ses engagements en matière d'exportation et d'éviter tout préjudice économique et commercial. Le comité de santé publique a alors accordé l'autorisation de mettre en place un "système de production en circuit fermé". Cela signifiait que les travailleurs, y compris ceux qui étaient en quarantaine chez eux et ceux en congé annuel, étaient obligés de se rendre au travail et de rester ensemble "en quarantaine". Les travailleurs étaient gardés dans des dortoirs après le travail à des fins d'isolement, y compris pendant la récente période des fêtes religieuses, alors que la plupart des travailleurs auraient dû être en congé public. La lettre d'instruction de la direction indiquait : "Les employés qui violent la décision ... sont passibles d'une amende de 3 150 livres turques (TRY) (460 dollars). Ils seront amenés à l'usine par les forces de l'ordre".

Cet exemple du type de collusion qui existe entre une entreprise et les autorités a conduit à ce que des travailleurs soient obligés de travailler dans des conditions très dangereuses dans une opération en "circuit fermé".

L'UITA condamne la restriction de la liberté des travailleurs par l'entreprise, qui se rapproche d'une situation de travail forcé, et appelle les autorités turques à déclarer illégales de telles pratiques patronales, sur la base des lois existantes sur la santé et la sécurité au travail et sur l'hygiène publique.