Publié : 24/08/2023

En violation flagrante des lois nationales et des normes internationales qui garantissent le droit d'organisation des travailleurs et travailleuses, la direction de l'hôtel Onomo mène une campagne active de démantèlement syndical contre les membres de la FHTRC, affiliée à l'UITA, à Conakry, en Guinée. Le 26 juin, les travailleurs-euses de l'hôtel Onomo de Conakry ont soumis une pétition majoritaire demandant une élection pour élire les délégué-e-s syndicaux-ales de la FHTRC. La loi guinéenne exige que les employeurs autorisent tout syndicat souhaitant représenter les travailleurs-euses à présenter des candidat-e-s aux élections des délégué-e-s. Cependant, la direction de l’Onomo a cherché à restreindre l'élection à un seul syndicat soutenu par le gouvernement et a programmé une élection illégale pour le 14 juillet. Bien que l'inspection du travail guinéenne ait forcé le report de cette élection illégale, la direction d'Onomo a refusé de programmer une nouvelle élection à laquelle la FHTRC pourrait participer. Au cours des dernières semaines, la direction a cherché à intimider les membres de la FHTRC en organisant des réunions publiques captives pour les interroger sur les raisons de leur affiliation à la FHTRC et en tentant de forcer tous-tes les employé-e-s sans contrat permanent – près de 50 % de la main-d'œuvre – à postuler en tant qu'employé-e-s sous-traitants auprès de l'agence de sous-traitance guinéenne BCEIP.

Onomo Hotels est partiellement financé par British International Investment (BII), la banque de développement britannique, qui a prêté 46 millions USD à l'entreprise en 2017. Dans le cadre de la lutte continue de l'UITA pour garantir les droits des travailleurs-euses de l'hôtellerie dans le financement du développement, l'UITA et le GLJ-ILRF ont récemment déposé des plaintes auprès de BII concernant des violations du droit national, des normes internationales et des propres garanties de BII en matière de liberté d'association.

Alors que la lutte se poursuit, l'UITA demande à la direction de BII et d'Onomo de :

  • Programmer les élections de manière à permettre à tous-tes les travailleurs-euses éligibles de voter conformément à la législation guinéenne.
  • Accorder des contrats permanents aux travailleurs-euses qui ont travaillé à Onomo pendant plus de deux ans en tant qu'employé-e-s temporaires, conformément à la législation guinéenne.
  • Cesser toute forme d'intimidation et de harcèlement antisyndical et permettre aux travailleurs-euses de participer à des élections libres et équitables.

Amadou Diallo, secrétaire général adjoint de la FHTRC, a déclaré : « Lorsque la SFI a prêté de l'argent pour construire le Sheraton Grand Conakry et que la BII a suivi en investissant dans l'hôtel Onomo, nous espérions que l'argent du développement apporterait de bons emplois assortis de droits. Jusqu'à présent, nous avons constaté le contraire. Nous demandons à la BII et à toutes les banques de développement de veiller à ce que les travailleurs-euses aient le droit de s'organiser sans subir d'intimidation de la part de leur employeur. »

 

Nous demandons à la BII et à toutes les banques de développement de veiller à ce que les travailleurs-euses aient le droit de s'organiser sans subir d'intimidation de la part de leur employeur.
Amadou Diallo, secrétaire général adjoint de la FHTRC