Publié : 04/09/2023

Au mépris flagrant des lois nationales et des normes internationales du travail qui protègent le droit d'organisation des travailleurs et travailleuses, la multinationale japonaise de fruits Fyffes, qui pèse un milliard de dollars, a licencié tous les travailleurs-euses permanent-e-s membres du syndicat indépendant des travailleurs-euses agricoles et affilié à l'UITA, El Sindicato de Trabajadores de la Agroindustria y Similares (STAS). Cette mesure semble être une réponse directe à l'engagement syndical des travailleurs-euses et constitue une escalade évidente de la part de l'entreprise dans le cadre d'une longue série de mesures antisyndicales et de violations des normes internationales du travail qui ont fait de Fyffes un cas emblématique dans une plainte déposée par les syndicats honduriens et l'AFL-CIO par l'intermédiaire du chapitre sur le travail de l'accord de libre-échange entre la République dominicaine et l'Amérique centrale (CAFTA-DR).

Parmi les 14 travailleurs-euses licencié-e-s figurent le secrétaire général de la section locale de STAS et trois autres responsables syndicaux-ales, ainsi qu'un employé de laboratoire lanceur d’alerte qui a informé un ministre du gouvernement, au début de l'année, que l'approvisionnement en eau des travailleurs-euses du melon avait été contaminé par la bactérie E. coli. Les syndicalistes licencié-e-s étaient tous des employé-e-s permanent-e-s qui travaillaient à la production de melons, au laboratoire de l'entreprise ou à la sécurité. Ce licenciement intervient quelques mois seulement après que plus de 500 personnes ont manifesté devant l'entreprise et remis une pétition signée par plus de 1000 travailleurs-euses saisonniers-ères, exigeant que Fyffes signe un accord international sur les droits du travail avec le syndicat.

L'UITA, ainsi que le GLJ-ILRF, se joignent à STAS pour condamner les licenciements et soutenir la demande de réintégration des travailleurs-euses. Les travailleurs-euses ont déposé des plaintes contre Fyffes auprès du ministère hondurien du Travail, qui a entamé des inspections et des enquêtes. STAS et ses alliés internationaux demandent à l'entreprise de résoudre et de remédier aux représailles, y compris les suivantes :

  • Fyffes doit immédiatement réintégrer les 14 travailleurs-euses permanent-e-s qui ont été licencié-e-s à tort
  • Fyffes doit immédiatement cesser toute forme de représailles antisyndicales à l'encontre des travailleurs-euses qui exercent leurs droits fondamentaux
  • Fyffes doit reprendre les négociations et signer l'accord contraignant pour protéger les droits des travailleurs-euses.

« Le licenciement par Fyffes des employé-e-s permanent-e-s et des membres de STAS après qu'ils ont renoncé aux négociations avec le syndicat présente toutes les caractéristiques d'une action antisyndicale de représailles et est inacceptable », a déclaré Tomas Membreño, directeur de syndicalisation de STAS et de la fédération syndicale nationale FESTAGRO.

 

Le licenciement par Fyffes des employé-e-s permanent-e-s et des membres de STAS après qu'ils ont renoncé aux négociations avec le syndicat présente toutes les caractéristiques d'une action antisyndicale de représailles et est inacceptable.
Tomas Membreño, directeur de syndicalisation de STAS et de FESTAGRO